L'église de JOU sous MONJOU en CANTAL (15)
Commune
du département du CANTAL en AUVERGNE ÉGLISE NOTRE DAME DE L'ASSOMPTION Église romane dédiée à Notre Dame de l'assomption en 1317, classée aux M. H. depuis 1925. Son Origine : la vicomte de Cariât, serait à l'origine de sa fondation au Xll ème siècle. (première moitié probablement). La première mention connue de la paroisse de Jou est de 1266. Quelques dates sur son activité religieuse : En 1317, elle formait un prieuré. En 1540 il existait une communauté de prêtres. Le dernier curé fut le curé Bouniol de 1906 à 1956. Architecture générale ![]() Au Xll ème siècle. elle est constituée d'une nef suivie du chœur ouvert par un arc triomphal, surmonté du clocher à peigne. Elle a probablement été démolie en partie par les anglais en 1387 en même temps que le château de Montjou Elle aurait été reconstruite au XV ème siècle. (à l'extérieur on remarquera la reprise de sa construction au niveau du chœur). Les 2 chapelles latérales sont rajoutées lors de la reconstruction, donnant à l'ensemble la forme d'une croix. Les armes des vicomtes de Cariât qui figurent au niveau des clés de voûte de la nef attestent que la reconstruction s'est produite entre 1422 et 1435. Présentation du porche extérieur : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Le portail du Xll ème siècle est orné d'un décor unique en Haute Auvergne de 5 figures humaines (de chaque côté, personnage à grosse tête, mains croisées, bras pendants, au centre un personnage trapu au visage joufflu bras croisés et 2 masques). L'archivolte est ornée de 2 rangs de damiers et de petits éléments saillants (tête, boules, pointes de diamant..), au dessus d'une tête d'homme portant une barbe à 2 pointes et de chaque côté des colonnes à chapiteaux avec têtes dont 1 mutilée. Les vantaux et le tympan de menuiserie peinte sont du XVII-XVllI ème siècle. Le tympan est orné d'un vase à anses d'où s'échappe un bouquet de fleurs. A droite du porche la trace d'une litre funéraire (décors de peintures, généralement des armoiries sur bandes noires, réalisés à l'occasion des funérailles d'une personnalité patron fondateur ou seigneur). Cette coutume prend naissance au début du XlV ème siècle. et est supprimée à la Révolution Française en 1791. Visite de la nef : ![]() Elle était constituée de 3 travées au Xll ème (présence des pilastres roman de chaque côté) actuellement de 2 travées depuis l'ouverture des chapelles au XV ème siècle. Les voûtes d'ogives sont du XV ème s. Les armes de Bernard VIII d'Armagnac (vicomte de Cariât) sont représentées sur la clef de voûte de la première travée et celles de Bernard VII d'Armagnac ou Bonne de Berry sur la clef de voûte de la 2 ième travée. Les culs-de-lampe à la retombée des ogives des travées et des chapelles sont sculptés (9 représentent des figures, 3 sont simplement moulurées). Première travée: - Visage humain imberbe main plaquée sur joue droite - 2 têtes humaines accolées sans cheveux (sous escalier) Chapelle Sud : - Visage allongé à barbe pointue, 2 rides sur le front, avec des oreilles - Visage triangulaire, esquissant une sorte de moue - Personnage portant à sa bouche un tonnelet - Visage ovale et imberbe, bouche ouverte Chapelle Nord : Visage allongé marqué de rides tirant la langue, enveloppé d'une mentonnière - Visage rond bouche entrouverte laissant voir la langue - Mains aux doigts écartés semblant soutenir le cul-de-lampe Présentation de l'arc triomphal du Xll ème s. à l'entrée du chœur : Cet arc triomphal rétréci soutient le clocher à peigne, les 4 chapiteaux au niveau des retombées de l'arc sont riches en décor ![]() Deux chapiteaux au Nord : astragale tressé, décors d'entrelacs, fleurs aux angles, corbeille à décors stylisés dans des médaillons ovales, volutes aux angles. Sur le tailloir : course d'entrelacs au niveau du bandeau et rangs de damier au dessous. Deux chapiteaux au Sud . Sur l'un sont représentés 5 rangs de volutes disposées en V, sur l'autre des scènes (Les "V" sont le signe du bélier, symbole de vie terrestre et fécondité) ![]() dont un chasseur nu avec une lance soufflant dans un olifant (La lance est un symbole sexuel, le personnage est décharné, sans vie et l'olifant rappelle le jugement à la fin des temps) ![]() et le Sacrifice d'Abraham (le personnage de droite tient un couteau d'une main et la tête d'un autre personnage de l'autre main, le 3 ième personnage arrête le geste du premier.) (En fait il s'agit de sacrifier le membre viril, symbole du péché, le personnage est dédoublé entre sa volonté d'en finir avec le péché et le désir de persévérer, c'est un combat intérieur, combat spirituel qui est représenté) ![]() Sur le tailloir : une frise stylisée (forme de feuillage) au niveau du bandeau, au dessous une inscription gravée en latin : « ESTOTE ERGO SANCTI QUIA EGO SANCTUS SUM DICIT DOMINUS » (« Soyez donc saints parce que moi je suis saint, dit le Seigneur ») (Curieusement ce n'est pas la référence aux versets 15 et 16 de l'épître de Pierre qui est gravée, car Pierre parle de sainteté sans rapport avec la chasteté, mais plutôt en rapport avec l'amour des uns pour les autres. Le texte gravé se réfère au chapitre VIII du Lévitique, lequel est situé dans un contexte d'actes sexuels dévoyés.) ![]() Avant l'inscription : Petit personnage accroupi, une main sur le genou, l'autre tient un long objet recourbé qui part du bas de son ventre. (Ce qu'il doit maîtiser pour être "saint") ![]() A la suite 3 petites têtes humaines ( la 1ère expression calme, yeux mi-clos, la 2ème tatouée et grimaçante avec 2 petites cornes, la 3ème inexpressive, bouche et yeux clos, sur sa tête est posée une main prolongé d'un bras très long qui passe au dessus des 2 premières). Sur le 2ème retour : 1 tête barbue et allongée sous une arcade (un dais), suivie de 2 motifs d'entrelacs cruciforme (noeuds de Salomon). Le chœur ![]() Il est constitué d'une travée et d'une abside semi-circulaire. L'ouverture plus large à droite du chœur aurait été élargie en 1845 pour l'aménagement d'une sacristie derrière l'autel (d'après les archives départementales). Les murs latéraux sont ornés d'une arcature montée sur colonnes dont certains chapiteaux sont ornés de volutes (en forme de spirale). La voûte n'est pas d'origine, elle serait de 1894. Dans la chapelle sud : Autel du XVIII ème s. galbé à décor de coquille et retable. Sur le retable l'huile sur toile est datée de 1673, il s'agit d'une crucifixion avec sous les personnes les inscriptions « S. BARTHOLOMUS » (St Barthélémy) et « S.LAURENTI »(St Laurent) Au pied de la croix on remarque l'écu armorié de la famille de l'Arbre, propriétaire du fief de Las Doulours en 1668. Les modillons extérieurs sont du Xll ème siècle. Ils se trouvaient à l'origine sur le chevet, ont été placés sous la corniche des chapelles latérales au XV ème s. Chapelle Nord : - un serpent enserrant une boule, inscrit lui-même dans un écu - un poisson - décor géométrique : une étoile dans un carré - un entrelacs cruciforme et au-dessus deux petites têtes humaines - une tête de carnassier à petites oreilles montrant toutes ses dents ![]() - deux têtes humaines accolées - un personnage vêtu d'une robe ceinturée, face joviale levant les bras au ciel - modillon nu - une tête de cerf - deux personnages féminins portant voile Chapelle Sud : - tête bovine à corne - visage humain encapuchonné (rond et imberbe) - tête d'animal à oreilles pointues et museau allongé. Loup ? - tête d'homme autour de laquelle s'enroule 2 serpents se mordant mutuellement ![]() - personnage à grosse tête, jambes courtes, tenant un oiseau bicéphale par leurs becs. ![]() - 2 volatiles buvant à une feuille (?), pattes jointes, encadrées par deux petites tètes animales -tonnelet - visage humain à oreilles de félin - couronne cordée entourant un visage humain - tête humaine se soutenant le menton d'une main, le deuxième bras est brisé. ![]() ____________________Fin du texte " Présentation réalisée par l'association Des Amis de l'église de Jou (A.D.E.J.) " (https://www.eglise-jou-sous-monjou.fr/) Dans la série "La nuit des temps" consacré à l' Auvergne romane JOU-SOUS-MONJOU. Petite église de montagne (18 m 38 DE LONG), avec une nef de deux travées (revoûtée au xve siècle) et un chœur en hémicycle, précédé d'une travée droite. Le plus intéressant est l'arc triomphal qui sépare la nef du chœur. Fort étroit - 2 m 40 - mais de conception monumentale. Il se présente comme un portail avec des colonnettes adossées aux piédroits (deux de chaque côté) et un triple rang de voussures. Les tailloirs se prolongent au long du piédroit, ornés d'entrelacs, de damiers, de rinceaux, de têtes coupées. Sur un des chapiteaux, le sacrifice d'Abraham (?). A côté un diable nu, fou de rage. Une longue inscription maladroitement gravée rappelle la phrase de la Bible : « Soyez saints, parce que je suis saint, dit le Seigneur ». Sculptures apparemment primitives, qui ne sauraient être antérieures à l'architecture qu'elles ornent, laquelle, avec son appareillage soigné, ses joints très minces, est de la fin de l'époque romane. édition: ZODIAQUE (La Pierre-qui-vire)
2016/rev 2019
|