Ce
livre ne traite pas de l’architecture romane, la
réussite
matérielle, mais des chapiteaux historiés : la
réussite spirituelle! Les spécialistes ont
délaissé les sculptures qui ne
représentaient pas
de scènes bibliques facilement identifiables. Les
ecclésiastiques également ne se sont pas
impliqués
dans l’interprétation de ces sculptures
fantasques, ils
ont préféré déclarer
qu’il
s’agissait d’un vulgaire bestiaire sans connotation
spirituelle. C’est, pour l’auteur, une injure faite
à tous ceux qui à l’époque
se sont investis
financièrement, spirituellement et artistiquement pour le
salut
de leurs âmes et de celles de leurs semblables,
l’unique
préoccupation à l’époque. Nos
églises de campagne et les édifices majeurs des
XIe et
XIIe siècles regorgent de ces sculptures qui
déconcertent
à première vue et que l’on dit
dénuées de sens. L’auteur
démontre qu’il n’en est rien. Ces
sculptures
montrant des animaux grotesques et difformes sont des chefs
d’œuvre, qui délivrent des messages
compréhensibles, pour peu que nous y
prêtions attention. L’auteur
essaye de montrer que, ni les évangiles, ni
l’apocalypse,
ni le bestiaire médiéval ne faisaient partie du
programme
iconographique. Il
vous invite à vous projeter dix siècles en
arrière
et à découvrir l’âme de cette
époque,
qui se reflète dans ces magnifiques chapiteaux. Les
sculpteurs ont-ils représenté une sorte de
bouillie
animalière aux endroits stratégiques des
édifices? Ont-ils
pris les portails des églises, représentant la
porte du
salut, pour y montrer une création chaotique? Si vous le
pensez,
passez votre chemin. Par
contre, si, comme l’auteur, vous êtes
resté sur
votre faim, devant des scènes incompréhensibles,
ouvrez
ce livre. Vous y découvrirez, par les photos de centaines de chapiteaux, les défis de l’Église et de la société de l’époque, et vous discernerez quelques clés qui vous permettront d’interpréter vous-même la plupart de ces géniales œuvres d’art. |
L’auteur, Alain Deliquet, a une formation scientifique, il est diplômé de l’ E.N.S.P.M. (École Nat. Sup. du Pétrole et des Moteurs, option raffinage et génie chimique, promotion 1969). Major de sa promotion en 1968, cela lui valut d’effectuer la coopération comme professeur d’université pendant deux années en Amérique du Sud. Il fut ensuite responsable d’un bureau d’études en génie chimique pendant près de 18 ans, puis occupa divers postes pour terminer responsable informatique dans une société chimique américaine.Il ne s’intéressa à l’art roman qu’arrivé à l’âge de la retraite. Il sillonne alors la Saintonge, l’ancienne province du Sud-ouest de la France entre Charente et Gironde et entre l’océan et Cognac, une province riche de plus de 500 édifices romans. Il visite plusieurs centaines d’églises construites pour la plupart de 1070 jusqu’à la fin du XIIe siècle. Abondamment sinon excessivement décorées de sculptures, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, ces églises modestes ne proposent rien qui ressemble à la « Bible de pierre ». L’auteur découvre avec curiosité ces témoignages d’une culture délaissée. Il entreprend de chercher à la comprendre et commence un glossaire qu’il met à jour, corrige et synthétise au fur et à mesure de ses recherches et découvertes. Après 10 années à parcourir l’Europe romane, il propose cet ouvrage, qu’il a voulu simple, didactique, honnête, et qui puisse servir de guide touristique à vocation spirituelle. |