Les
lanternes des morts
de
la SAINTONGE
et
ailleurs
Photos
de Bernadette PLAS, Michel ROCHAT et Alain DELIQUET

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"Site Belle
Saintonge"

On
ne trouve les lanternes des morts que dans les
cimetières.
Les
lanternes des morts (ou
fanal ou phare de cimetière) se
rencontrent essentiellement sur
les possessions de
l'ancien duché d'Aquitaine dans ses limites des
XIe et XIIe
siècles et
dont l'épicentre serait approximativement Limoges.
Se sont des
tours creuses,
(circulaires, carrées, octogonales ou composées
de colonnettes)
surmontées d'un pavillon
ajouré dans lequel on
pouvait placer une lampe allumée.
(On a la preuve qu'une lampe y
était allumée par un texte dans lequel le
prieuré
de Maillezais (86)
se voit attribué une rente de trois mesures de froment en
1194
pour y entretenir
la lampe.)
En limousin, la hauteur moyenne de
ces lanternes romanes est comprise entre 6 et 8 mètres
et des sarcophages mérovingiens leurs ont souvent servi
à confectionner un soubassement.
Certaines ont une pierre saillante
qui
pouvait être un autel ou le support pour poser un objet tel
qu'un antiphonaire.
Certains clochers
d'église
pouvaient de par leur conception servir également de
lanterne des morts,
l'église étant le centre du cimetière.
On trouve aussi des
lanternes du XIVe en Italie et du XV ou XVIe en Europe Centrale.
Quel rôle
avaient-elles?
Étaient-elles
allumées chaque
nuit, ou durant certaines occasions ?
Hypothèse
liée à la notion de purgatoire :
La
fête des morts est instituée par Cluny vers 1050
pour que tous prient et célèbrent des messes pour
les défunts le même jour. On prie et on
dépense beaucoup pour le repos des âmes, des
rouleaux des morts, sorte de faire-parts, circulent d'abbaye en abbaye
pour annoncer le décès d'un abbé, et
solliciter des prières à son attention. Les
seigneurs donnent beaucoup pour le repos de leurs âmes. Bref le
sort de l'âme est un gros soucis.
Mais rien
n'est encore très clair :
Les chapiteaux
les plus courants en évoquant le sort de l'âme du
pauvre de Lazare, montrent son âme portée
directement dans le sein d'Abraham, (voir l'église de Besse en Puy de Dôme) comme d'ailleurs l'est
l'âme de Roland dans la chanson de geste. En effet les
âmes des justes vont directement au paradis, mais qu'en
est-il des autres ?
Leurs parcours n'est pas
terminé, l'on prie les Saints pour intercéder en leurs
faveur. On fait dire des messes aux anniversaires du
décès pour le repos de l'âme...
Parrallèlement, la notion de
purgatoire prend forme vers 1170, on le sait par un écrit de
Marie de France (1160-†1210) lorsqu'elle mentionne dans une
traduction le terme "espurgatoire" pour évoquer
l'âme d'un chevalier qui y est et qui aperçoit de
là le paradis et l'enfer. Mais le purgatoire ne
sera officiellement décrété qu'en 1254.
L'on place donc dans " l'espurgatoire" les âmes en attente.
Ce purgatoire
en gestation induit la notion d'attente du jugement dernier, qui
apparaît effectivement sur les tympans à cette
époque, et qui dit attente, dit salle d'attente
ou errance des âmes en attendant la résurrection des morts.
Les lanternes
éclairées seraient pour certains des
repères pour que l'âme ne s'éloigne pas
trop de son ex enveloppe corporelle.
Les lanternes témoigneraient peut-être d'une interprétation locale du destin de l'âme
après la mort
qui voyagerait au lieu
d'être en léthargie?
|
Hypothèse
liée à la notion de lumière
qui fait fuir les mauvais esprits :

A Marignac (17) ces êtres démoniaques fuient la lumière du vitrail.
____________________
De nos jours des lampes sont encore allumées sur les tombes.

Étaient-elles
destinées à éloigner les esprits
mauvais qui selon une croyance harcelaient encore les
âmes des défunts ?
Certains
supposent que les lumières des cierges
déposés sur
chaque tombe ont été
remplacées par une flamme unique sur un monument
dans la nécropole
commune, mais dans ce cas pourquoi cette pratique ne s'est-elle
cantonnée qu'en POITOU ?
|
Hypothèse en rapport
avec l'absence de tympans
évoquant le jugement dernier.
Est-ce en rapport avec cette culture locale en SAINTONGE
qui semble refuser les représentations
traditionnelles de la Parousie ...
_En effet: il n'y a pas de tympans en façade des
églises de la SAINTONGE.
Les tympans
représentent en grande majorité le retour
triomphal du Christ,
à la fin des temps, moment de gloire
qui est aussi celui du jugement des vivants et les
morts,
certains ressuscités vont en Enfer ou dans la gueule
du Léviathan (Conques),
d'autres au
Paradis, il n'y a évidement pas de Purgatoire sur les
tympans.
L'église est en train d' inventer ce dernier car l'on baptise à l'âge adulte
et le
destin des âmes non baptisées des défunts
pose
un problème dans les esprits.
On se distingue peut-être en Poitou et Limousin en rejetant la Parousie
et en persistant à la croyance que les justes vont
directement en Paradis
_sans
attendre la résurrection_
et
que l'ensemble des autres âmes voyagent en attendant,
mais
doivent rester dans la
lumière, pour ne pas tomber dans les
ténèbres,
les ténèbres
mentionnés dans l'ancien testament. ?
|
Autre hypothèse :
Une réminescence des cultes orientaux des wisigoths
qui peuplaient la région jusqu'à la main mise de Clovis.
L'omerta sur cette période dans l'histoire de France
fait que l'on manque de données.
Ne parle t'on pas des tombes mérovingiennes
sans évoquer leur origine et apparenté avec les wisigothes ?
|
Autre hypothèse :
Une réminescence des cultes romains des "Mânes"
Outre les "piles romaines" comme celles d'Ébéon ou celle de Pirelonge entre St-Romain de Benet et Meursac
qui étaient des monuments funéraires, les romains ont
laissé leur marque avec la fête de la CHANDELEUR:
Lors de la Fête des "Mânes" (âmes des morts), les "Parentalia" qui se déroulaient en Février,
les Romains qui faisaient alors des sacrifices à Pluton et aux dieux infernaux,
tenaient allumés toute la nuit torches et cierges.
Cette fête est à l'origine de celle de la Chandeleur.
En 472, le pape en fait une fête religieuse,
qui deviendra la célébration de la présentation de Jésus au temple.
Jésus devient la "lumière du monde" et les crêpes arriveront au XIIe siècle
grâce aux graines ramenées des croisades (le sarrasin) qui se sont acclimatées
en Bretagne entre autre.
Les lanternes des morts seraient l'évolution christianisée des "piles gallo-romaines", qui auraient
pu servir à représenter le Christ "lumière du monde"
lors de cérémonies liée aux défunts.
|

Un témoignage :
Le
seul témoignage écrit ( à ma connaissance) qui évoque une
telle
structure dans le contexte du XIIe siècle est un passage du
De
miraculis de Pierre le Vénérable. La
scène se
passe la veille de la Noël, vers 1150, au prieuré
clunisien
de Charlieu dans la Loire. Un jeune oblat voit apparaître son
oncle Achard, mort depuis quelques années, qui
l’invite
à le suivre pour contempler des choses merveilleuses. De
fait,
après avoir quitté le dortoir et
traversé
le cloître majeur et le cloître des malades, ils arrivent
au
cimetière. Là, dans une clarté
indéfinissable, l’enfant voit une foule
innombrable
d’hommes vêtus de l’habit monastique,
assis sur des
sièges. La scène se poursuit avec la description
d’une véritable lanterne des morts :
Il y
a, au centre
du cimetière, une construction (structura) en pierre, au
sommet
de laquelle se trouve une place qui peut recevoir une lampe (lampas),
dont la lumière (fulgor) éclaire toutes les nuits
ce lieu
sacré, en signe de respect (ob reverentiam) pour les
fidèles qui y reposent. Il y a aussi quelques
degrés
(gradus) par lesquels on accède à une plate-forme
(spatium) dont l’espace est suffisant pour deux ou trois
hommes
assis ou debout.
La disparition des lanternes:
(La
période révolutionnaire leur fut
particulièrement néfaste.
De
nombreux cimetières, situés autour de
l'église au milieu du bourg
furent frappés,
en vertu de salubrité publique,
d'arrêtés les obligeant
à se déplacer à la
périphérie.
elles
se retrouvent ainsi de nos jours sur des places publiques, proches des
églises
tandis que d'autres plus modestes ont disparues).
On en dénombre encore une
quarantaine d'exemplaires surtout dans les anciens
évêchés de Poitiers, Limoges et
Saintes.
Le chanoine Leclerc en avait
dénombré 112, dont 23 en Haute-Vienne.
Les
deux les plus majestueuses sont celles
de Saint-PIERRE d' OLÉRON plutôt gothique
et celle de FENIOUX toutes
deux dans l'ancienne province de la SAINTONGE.
La
lanterne de FENIOUX (17)
Commune du Canton
de SAINT-SAVINIEN
(à 8
kms à l'Est de Saint-Savinien et à 7 km an
Sud-Ouest de Saint-Jean-d'Angély)

La
lanterne des morts de FENIOUX vue de l'est

C'est une tour formée d'un ensemble de onze
colonnes accolées dont les chapiteaux portent une
légère corniche circulaire
sur laquelle se dressent treize autres colonnes
plus petites, plus courtes et indépendantes, formant la
lanterne.
Sur leur couronnement est posée une pyramide
carrée dominée par une courte croix.
Les
quatre côtés de la pyramide sont recouverts de
grosses
écailles aiguës, très saillantes,
surtout sur les
angles.

L'entrée
de la lanterne

vue
sur la ou les lanternes du clocher de l'église de FENIOUX.

Votre serviteur dans
l'escalier de la lanterne qui compte 38 marches

La
lanterne vue de l'intérieur

La
lanterne de FENIOUX vue de l'extérieur
Les
segments de la circonférence à la base de chaque
pan sont
chargés d'un court pyramidion terminé par une
boule de
pierre.
L'une de ces boules côté sud, porte un
croissant sur le faîte d'une des colonnettes;
13 colonnettes au-dessus de 11 colonnes
Le chiffre 12 est volontairement écarté !
11 probablement pour Judas
écarté du nombre
puis 13 pour les témoins de la résurrection?
Lesquels?
Marie-Madeleine et Marthe? (Marc §28 verset 1)
Marie-Madeleine et Pierre ou Pierre et Jean (Jean §
20 versets 1-8)
Il y aurait là un message
caché: celui de la résurrection.
La flamme serait alors la lumière divine
éclairant le monde
symbolisé par les quatre pyramidons ?

détail
des chapiteaux et des colonnettes de la lanterne de FENIOUX

détail
du socle de la lanterne de FENIOUX

la lanterne de
FENIOUX et son caveau qui fut un ossuaire.
Le clocher de l'église comporte aussi des
lanternes.
Quatre lanternons à l'étage des cloches
et une autre lanterne au-dessus.
Le clocher de l'église comporterait donc cinq lanternes
Le clocher proprement dit est formée de quatre
fenêtres
avec tympan et arcatures géminées
posées sur de
légères colonnes,
A ses angles en pans
coupés et
soudés en quelque sorte à la lanterne, quatre
lanternons
d'une rare sveltesse chargent chaque coin de la plate-forme.
Ces
lanternons abattus à une époque
indéterminée, n'existaient plus au
siècle dernier.
Ils ont été rétablis en 1896.
Au_dessus, une autre lanterne plus
étroite et moins élevée, sorte de
délicate couronne formée de colonnettes doubles
qui reçoivent les retombées d'une petite arcature
circulaire en plein cintre.


Lanterne des morts de FENIOUX
peinte par
BOURDEAU on y distingue très bien le croissant .
La
Lanterne de Saint-PIERRE d' Oléron (17)
Voici
la plus haute des lanternes des morts (environ 24
mètres)
celle de St
PIERRE d' Oléron, peinte au XIXe par BOURDEAU :

La lanterne de
Saint-PIERRE
d'OLÉRON est de style gothique naissant.

On distingue l'autel.

L'accès à l'escalier dans la tour.
La lanterne de Saint-Pierre d'Oléron se présente comme
une tour
octogonale aux longues lignes ascendantes,
pouvant
être rattachée au style
Plantagenêt.
La partie
inférieure accueille des faisceaux de colonnes
ornées de chapiteaux formant une série d'arcades
légèrement brisées,
l'ensemble
étant surmonté d'un lanternon surmonté
d'une flèche en pierre.
Une petite porte
donne accès à un escalier à vis (non
accessible à la visite) et à la plate forme
sommitale,
où brûlait autrefois
le feu.
Le tertre qui sert de support à
la lanterne est l'ancien ossuaire du cimetière, aujourd'hui
désaffecté.
La
pseudo lanterne de RIOUX (17)
Il
existe un monument à RIOUX qui est similaire à
une
lanterne mais dépourvu de cavité
intérieure.

A RIOUX
il s'agit d'une croix hosannière ou de procession
et non d'une vraie lanterne.
Les croix hosannières
sont des édicules funéraires souvent
contemporaines des lanternes.
De
taille et de formes diverses, ces croix sont quelquefois munies d'un
pupitre pour y recevoir l'antiphonaire (livre de chants ou de
prières)
ainsi que d'une tablette et d'un bénitier.
A l'occasion de la fête
des rameaux, une procession partait autrefois de l'église en
direction du cimetière.
Toutes
les croix de carrefour, où l'on s'arrêtait pour
chanter
les antiennes et les psaumes, étaient
décorées
avant ou pendant la procession avec du buis bénit et parfois
des narcisses jaunes dans le nord-Limousin.
La
croix centrale du cimetière, où la procession
s'arrêtait
pour chanter et/ou prier ou réciter l'évangile
était décorée de la même
façon.
Décorées
de buis, ces croix prirent le nom de croix "hosannières" ou
bien
parfois de croix "buisées" ou "boissées
ou "boissières" ou encore de croix des Rameaux.
(La messe du dimanche des rameaux
commençait par "Hosanna Filio David O Rex
Israël, Hosanna in excelcis...")
AILLEURS
qu'en SAINTONGE:
Voici deux
lanternes
très représentatives de la plupart
des autres lanternes du POITOU:
PERS

Remarquez les pierres
tombales traditionnelles au premier plan
Ce
sont des cénotaphes qui sont placés sur
des
supports peu élevés consistant en de simples
blocs de
pierre ornés ou non, voir sur des boudins.
Taillées en
bâtière, elles sont monolithes, hexagonales, avec
deux
panneaux d’extrémités, deux larges
rampants et une
crête aplatie.

Certaines ont une forme plus originales
Aux XVII voir XVIII e certaines n'ont pas d'inscriptions mais une
représentation
de l'activité du défunt
(épée, livre, outils de tisserand, de forgeron,
d'agriculteur etc...

Les tombes dites "mérovingiennes" de PERS



La tablette autel ou support antiphonaire de PERS




Détail de la lanterne de PERS
PRANZAC
(16)
La
lanterne de PRANZAC était jadis dans l'ancien cimetière.

La lanterne de PRANZAC est à présent dans un espace vert.

L'entrée de la lanterne
de PRANZAC

Des
marchepieds car la lanterne de PRANZAC est trop étroite pour y placer un escalier.
Elle
fut édifiée à la fin du XIIe
siècle, dans
le cimetière paroissial près de la voie reliant
Angoulême à Montbron et St Mathieu,
à
proximité de l'église paroissiale Sainte
Catherine (qui
fut détruite au XVIIe siècle et se trouvait de
l'autre
côté de la route).
A partir du
premier Empire, on
devait transférer les cimetières hors des
bourgs.
Suite à des plaintes de riverains
puis du don d'un terrain par des notables de la commune de PRANZAC
ce
cimetière fut transféré
définitivement en
1865 sur la route de Bunzac, si bien que de 1865 à 1880 la
lanterne resta sur un terrain vague.
La lanterne de PRANZAC fut
classée
en 1905.
La lanterne de BRIGUEUIL (16)

La partie supérieure de la lanterne
manque, elle fait 2.5 m de circonférence et actuellement 4 m de
haut seulement.
Les lanternes des morts
sur les
édifices du XIIe :

Le clocher et les lanternons de Notre-Dame La Grande de Poitiers
sont des lanternes des morts.
De même pour le clocher de
L'ABBAYE aux Dames de SAINTES (17)

Au-dessus de la tour carrée où sont les cloches, la construction
aurait pu s'arrêter, coiffée d'un toit à pans ou conique !
Mais elle se prolonge vers le ciel par une lanterne à douze baies géminées.
Le couronnement du clocher, formé d'une flèche à écaille dite « en pomme de pin »
s'inspire des monuments funéraires de l'antiquité.
D'un point de vue symbolique, le passage du plan carré au plan
circulaire indique le passage de la vie terrestre à la vie
spirituelle.
Autres
édifices dans les cimetières au XIIe :
Les chapelles romanes cimetériales
sont d'autres édifices qui comme
à Montmorillon se trouvaient sur des
ossuaires dans les cimetières.

(photo: Wikipédia)
L'octogone de
MONTMORILLON
Ancienne
chapelle de cimetière, construite par Robert du Puy, seigneur de Montmorillon
à son retour de la terre sainte fin du XIe au début du XII ème, ce n'est pas une vrai lanterne !
L'ensemble constitué de l'Octogone, de la Chapelle Saint Laurent, du Donjon, du Chauffoir, de la Grange des Dîmes
et des bâtiments monastiques et hospitalier, constitue " la maison Dieu ".
Une salle haute de l'octogone était
dédiée aux prières pour les défunts, tandis
que la salle basse était un ossuaire.
Construction qui s'inspire probablement du Saint-Sépulcre de Jérusalem.
La porte est surmontée de quatre groupes de quatre statues
représentant entre autres, Marie et Élisabeth (la
Visitation),
l’archange Gabriel, les quatre
évangélistes et deux
femmes nues.

Ouvrages:
«
Les lanternes des morts : une lumière protectrice ?
»,
Cahiers de recherches
médiévales 2001, mis en ligne le 09
juin 2006.
André
Lecler, étude sur les lanternes des morts; Ducourtieux,
Limoges, 1882-1885, 2 volumes
Autres ouvrages:
Bougoux, de l'origine des lanternes des morts; Bellus, Bordeaux, 1989
Daniel Arnaud, Guide des richesses artistiques de la Haute-Vienne;
Souny, 1986
Arnold Van Gennep, le folklore français, Robert Laffont,
Paris, 1999
Marcelle Delpastre, los contes dau Pueg Gerjan, Lemouzi n°33,
Tulle, 1970
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