Pigeonniers saintongeais

(Pigeonnier, fuie ou colombier sont synonymes)
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Les pigeonniers seigneuriaux:

porte ouverte au chateau de Panloy Le mieux conservé, aussi  complet qu’élégant et  caractéristique des pigeonniers du XVII ème siècle  est celui du château de PANLOY. A Port d’Envaux, près de CRAZANNES.

 En 2005 Monsieur le Marquis ( décédé depuis, la propriété est transformée en résidences)  a fait visité son château et ses dépendances lors des festivités qu’il organisa sur son domaine.
 
Très conviviales et instructives car l’on a pu visiter non seulement le pigeonnier mais aussi les écuries, l’ancienne buanderie et bien sur les intérieurs du chateau, tout cela animé par des bénévoles costumés.

Voici le pigeonnier.


Vue générale du pigeonnier du chateau de PANLOY

Voici la vue générale de ce pigeonnier daté de 1620 et classé monument historique.
Ces pigeonniers circulaires sont réservés aux châteaux.

Les pigeons atterrissent sur une aire devant les lucarnes que les constructeurs ont faite en saillie tout en la protégeant des vents. Certains atterriront sur  les boules. Les pigeons aiment à se regrouper avant d’entrer au pigeonnier  par les ouvertures  aménagées pour les  laisser passer  tout en  empêchant les rapaces d’y pénétrer.
 Par les  ouvertures au-dessus de la corniche ils pourront s’envoler de cette  plage d’envol. La corniche circulaire sert de larmier ainsi qu’à protéger les pigeons en empêchant les rats, les fouines et les belettes de poursuivre leur ascension et de pénétrer dans le pigeonnier. Remarquez l’élégance des trois lucarnes à la Mansart qui servaient aussi d’aération et permettaient à la lumière de pénétrer dans le bâtiment.  Un  lanternon en forme de casque à pointe orne la toiture.
La porte, très belle permet  d’accéder à l’intérieur.

la porte

 Sur son linteau il y est gravé :
 « PIERRE HELIE MASON » (Pierre Hélie le maçon)


De tels  pigeonniers visaient trois objectifs :
_d’abord  montrer sa richesse avec élégance, 
_ensuite  obtenir la  « colombine »  un engrais très riche en azote  apprécié dans les jardins et les champs. !
_Mais le pigeonnier était  essentiellement  un garde manger à une époque ou l’on ne consomme que du poisson et des volailles accessoirement des lapins et de la chasse, les autres animaux étant destinés avant tout au lait ou au trait.

"la viande bovine était peu consommée, sinon pour les festoiements. Il était donc de première utilité de pouvoir disposer, en dehors des salaisons de réserves naturelles et renouvelables et qui se différencient des volières communes ; ce seront les étangs, les colombiers et les garennes."     _Olivier de Serres_

Le pigeon est prolifique:
Chaque couple de pigeons de mars en septembre élèvera quelques 6 pigeonneaux si l’on ne prélève pas les œufs !  Un pigeon vit environ huit ans, devient adulte à six mois et la femelle couve pendant dix-huit jours un ou deux œufs et cela cinq à six fois par an.
Chaque année de nuit on coupe aux pigeons la  moitié d’une griffe différente, ceci lorsqu’ils sont  au nid tout en prélevant ceux qui ont quatre griffes coupées lesquels  sont devenus moins bons reproducteurs et seront vendus ou rôtis.

 Le nombre de boulins (poteries d’argile insérées dans le mur pour constituer le nid) est proportionnel à la superficie de l’exploitation. Celui du château de PANLOY   en comporte  2500 ( la norme est un boulin par jounal sachant que le journal  va de 30 ares 39 centiares vers Aulnay à  58 ares 62 centiares vers Montguyon  faites le calcul...) 

 l'intérieur du pigeonnier du château de PANLOY:

l'intérieur du pigeonnier du chateau de P0NLOY

 L’on y voit les boulins et surtout l’échelle.

l'échelle
plan schématique du dispositif 
L'ÉCHELLE

Tous les colombiers importants possédaient une échelle verticale mobile frôlant les parements intérieurs ; cette échelle était suspendue à des potences fixées sur un mât robuste bien axé dans la construction, tournant sur un pivot de base et dans une bride circulaire de tête ancrée dans la charpente. Ainsi chaque nid pouvait être facilement atteint et visité.
L’échelle  permet de ramasser les œufs,
les pigeons morts et de nettoyer les nids sans prendre appui sur les boulins  !
 
Le colombier de Montierneuf comporte deux échelles en opposition




Voici une autre vue pour mieux imaginer l’intérieur :

les boulins

et voici  un boulin au pied du poteau central
qui montre la forme du nid en argile


un boulin Le pigeon vit environ huit ans. Sa prolificité est surprenante car la femelle couve pendant dix-huit jours et peut pondre un ou deux oeufs, cinq ou six fois par an tandis qu'un jeune devient adulte et se reproduit au bout de six mois. Il fait partie intégrante de la ferme depuis des millénaires. Il conserve sa vocation initiale (voler) à l'inverse d'autres volatiles qui, en présence de l'homme, ont perdu cette faculté essentielle et fondamentale. L'apprivoisement a conduit les oies, les canards, les poules, les pintades à rester statiques, au sol, alors que les pigeons ont gardé cette liberté nécessaire et indispensable, seule source de vie et d'intelligence.
Tout en restant dans l'enclos du domaine, il se laisse peu approcher sauf dans les villes où il quête une nourriture plus facile à trouver que dans les champs ensemencés.
Cette concentration urbaine a des conséquences catastrophiques pour notre patrimoine bâti ...


et un coup d'oeil sur la charpente:

la charpente du pigeonnier PANLOY

croquis d'une lucarne Les lucarnes sont au nombre de trois à PANLOY

 
De cette manière il y en a toujours une circulation d'air et un coté à l'abri du vent pour mieux se poser.
Les constructeurs ont aménagé en avant une saillie, sorte de petit balcon dépassant le relief de la corniche, qui permet aux pigeons de se réunir en troupe avant d'entrer dans le colombier, ce qui est dans leurs habitudes. Les boules décoratives servent aussi d'aire d' attérissage.
La  lucarne sert aux pigeons pour rentrer, c'est la seule ouverture qui laisse à l'air et au jour la possibilité de pénétrer à l'intérieur de la tour.
Les trous d'envol sont  généralement ronds parfois carrés, mesurant environ 10 cm, ils interdisent l'entrée à tout oiseau au corps plus imposant. Seules, les corneilles restent dangereuses pour les oeufs tandis que les chouettes sont susceptibles de s'attaquer aux pigeonneaux.

Lorsqu'ils reviennent de leur randonnée,
les pigeons aiment se reposer sur les ceintures du pigeonnier.


Autres pigeonniers seigneuriaux:

A  part les « fuies » _ autre nom de ces pigeonniers_
en forme de tour l’on trouve également des structures carrées
et plus modestement de simples ouvertures
dans les murs.

le pigeonnier de l'Abbaye de CORME-ROYAL  Ce pigeonnier  à CORME-ROYAL 
date également du XVIIè
Il est plein nord
dans ce qui fut  une dépendance de l’Abbaye  





Voici un pigeonnier rectangulaire:

Le pigeonnier de BUSSAC

Un pigeonnier à BUSSAC 

Voici un autre très beau pigeonnier dépendant d'une abbaye:

Le pigeonnier de MONTERNIEUF

Le pigeonnier de MONTIERNEUF et son propriétaire
Pigeonnier  classé monument historique : 15/06/1951
Commune de SAINT AGNANT les MARAIS
Le domaine était le siège du
prieuré Saint Sauveur de Montierneuf relevant  de l'Abbaye de Vendôme.
.

la lanterne

Détail de la lanterne et d'une fenêtre du pigeonnier de MONTIERNEUF

l'intérieur du pigeonnier de MONTIERNEUF

Pas de boulins en poterie mais des niches dans l'épaisseur,
deux échelles en opposition et  un vrai plancher !

Il y a  33 rangées de 91 boulins chacune  moins 44 (correspondant à la porte), soit 2959 boulins.




La porte à Montierneuf

La porte indique "19 novembre 1598" mais en fait il s'agit de "1513"
explications quant à la date par
Monsieur Jean-Claude Mercier:
(15 et 13 de part et d'autre du fleuron central gratté à la Révolution,
suivi de caractères douteux qui peuvent certes se lire 9 et 8.  "Douteux",
car la personne qui a gratté les reliefs a modifié certains caractères _

D'un autre côté, le plancher de la fuie a été retiré, avec remblaiement jusqu'au niveau du sol extérieur (un bon mètre et demi) et fermeture des boulins bas avec scellement des pierres utilisant un mortier caractéristique du XVIe s.  Cette transformation est rapportée à la condamnation d'octobre 1540, suite à un procès truqué tenu à Echillais, laquelle permet au pouvoir royal d'abolir de fait tous les droits de Vendôme sur le littoral (et d'autoriser les norvégiens à établir un comptoir au lieu destiné à devenir Brouage; thèse de doctorat de C. Lazareth).

 Il semble bien improbable qu'un simple prieur commendataire nommé par le roi et non résident ait osé construire en 1598 un pigeonnier aux attributs impériaux (boulins sous le seuil, double randière, etc.).  D'autant que ce pigeonnier porte les mêmes chiffres que la porterie, et est de même facture que l'ancien moulin à eau monumental acheté et rasé par Vauban, édifice connu par des éléments de remploi sur site (à 200m à l'ouest du Pont) et cause du procès de 1540.  Enfin, le style en est celui de la première renaissance italienne (liens directs établis par les verreries vénitiennes  déposées au Musée Hébre de Saint Clément; par les pièces papales à l'effigie d'Innocent VIII, par une rarissime poterie bleue "turque" récemment introduite en Italie, etc.).  Des experts italiens venus sur place me l'ont confirmé, y compris concernant le style du lanternon rappelant le XVIIe s. aux historiens de l'Art français.  Les coquilles d'Aphrodite, les anges à collerette, les chimères, etc., disparaissent vers 1518-1520 des décors Renaissance.  Enfin, je m'en référerai à Marc Séguin (bas de la page 238 de son ouvrage sur la Troisième Guerre de Religion) qui adopte sans hésitation cette date de 1513.

Comme argument additionnel: Le pigeonnier a servi aux Rochelais lors de l'attaque de septembre 1568.  Ce monument créait un angle mort qui leur a permis de le percer du côté ouest, sans doute pour dominer du haut du lanternon l'enceinte médiévale défensive.  La brèche à l'arrière du pigeonnier est un travail de sape "professionnel" pour un édifice en pierre de taille (dégagement des joints et extraction à la pince actionnée par levier; démolition des boulins à la barre à mine de l'extérieur) et cette brèche à hauteur d'homme a été murée avec rescellement au mortier XVIe s. des pierres d'origine.  Deux des lucarnes ont également été détruites, cette fois-ci du côté est, sans doute sous le feu des assiégés.  Les pierres grossièrement taillées mise en substitution ont été conservées lors de la restauration comme   témoins de cet événement. 
)
(Merci à  Monsieur Jean-Claude Mercier pour ces précisions
.)


Pigeonnier d’époque renaissance,  imposant avec ses 11 m de diamètre et ses 17 m de hauteur, il vient d'être restauré

vue aérienneMontierneuf avant restauration....

Le pigeonnier a été construit au début du XVI è siècle et il est unique par son architecture doté d' une grande richesse ornementale.

Il possède plusieurs  bandeaux y compris sur la coupole pour empêcher les prédateurs de pénétrer.
Trois lucarnes richement décorées et surmontées d’anges, de coquilles et de candélabres sont placées entre fût et coupole.
Chacune des ouvertures est unique dans son ornementation. Elles permettent l’entrée des volatiles.
La coupole est surmontée d’un élégant lanternon constitué de huit colonnes cannelées, avec chapiteaux à décors floraux finement sculptés.
Les parement de la fuie sont entièrement de pierre de taille.
A l’intérieur du pigeonnier de Montierneuf se trouvent 2959 trous de boulins, chacun travaillé en pierre de taille,
suffisamment grand pour que les pigeons puissent y loger, pondre et couver.
Le mécanisme intérieur du pigeonnier a été restitué avec ses échelles de bois tournantes ;
(source: sdap 17 internet)

Sites web:
http://www.monclocher.com/QuelquesRefPar.asp?NumArticle=16254
pour les horaires (2007) à vérifier:
http://www.la-croix-comtesse.fr/nversion/VisuArticleTot.asp?NumArticle=33442

Pour ceux qui voudraient  visiter le site de Montierneuf- son sympathique propriétaire  fera son possible pour se rendre disponible sur rendez-vous  à titre gracieux - prière de le contacter  au:<jccmerc@gmail.com>.
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« A Montierneuf, il y a un colombier qui est un des plus beaux du royaume ».
Claude Masse_géographe du roi_1718_

Et voici le pigeonnier de LUCHAT

pigeonnier de Luchat

Il est couvert d'une coupole en pierre de taille surmontée d'une minuscule coupole et date de la fin du XVI è siècle.
Il est classé monument historique : 02/09/1994
intérieur du pigeonnier de Luchat

Les boulins sont en terre cuite de deux tailles différentes et la disposition n'est pas régulière.

le pigeonnier de Luchat


Après 1789

Puis après la révolution  chacun pu alors posséder un pigeonnier
mais du  même coup  le pigeon devint gibier pendant l’été !
 L’on voit alors un peu partout les murs de granges ou de greniers
s’orner  d’ouvertures d’envol comme celles-ci près de MOSNAC

Le pigeonnier de MOSNAC

Pigeonniers à MOSNAC dans une dépendance de ferme.

Un pigeonnier à ECURAT

Sur le mur  d'une maison à ECURAT



Un pigeonnier à MORNAC

Sur le mur  d'une maison à MORNAC



L'IMPÔT DE LA FUIE

Autant fours et moulins sont des investissements seigneuriaux à usage de la collectivité, autant le colombier ou fuie est un équipement rural à strict usage seigneurial.
Ici, la nécessité économique disparaît, ne laissant en place qu'un privilège de type fiscal, oppressif et odieux.

Il faut distinguer théoriquement les colombiers de pied, tours rondes indépendantes du château duquel elles dépendent, des autres colombiers intégrés aux bâtiments.
Les premiers sont un privilège des seigneurs haut justiciers ; les seconds, qui se développent à partir du XVIIe siècle, sont liés à n'importe quelle habitation noble ou bourgeoise.
 Une fuie, de pied ou intégrée, est composée de boulins, c'est-à-dire de «nids» dans chacun desquels vit un couple de pigeons. Dans les colombiers de pied, les boulins font partie intégrante de la structure : les murs, épais d'environ un mètre, sont évidés en une multitude de boulins de 40 centimètres de profondeur.
 Dans les pigeonniers intégrés de l'époque classique, les boulins sont préfabriqués en terre cuite, et plaqués dans la maçonnerie ; la région de La Chapelle-des-Pots s'en était fait une spécialité.
Le nombre des boulins est lié à celui des journaux justiciables du seigneur : un boulin par journal.
Cette règle théorique est peu respectée, et le nombre des boulins augmente en général à chaque succession partagée, chacun voulant, en signe de noblesse, posséder un nombre identique de boulins. Cette inflation des boulins a souvent la triste conséquence de gâter les récoltes : par exemple en 1688, les propriétaires de la Vézouzière en Oléron se plaignent « que les foins et les bleds sont perdus par les ramiers » du pigeonnier voisin de la Cailletière.
On a souvent prétendu que les fuies étaient des édifices de prestige, sans utilité réelle.
Elles sont en fait un impôt seigneurial supplémentaire : le pigeon du seigneur se nourrit des semences et des récoltes. Tout comme le ministériau qui perçoit les agriers ou les dîmes, le pigeon prélève sur le produit final. A raison d'un boulin par journal, on a estimé ce prélèvement à environ 5 %. La limitation même d'un boulin par journal indique le caractère fiscal du prélèvement sur les récoltes; au-delà, on assisterait à la destruction des produits, comme à la Vézouzière : l'impôt de la fuie ruinerait celui des agrières.
Si l'assiette de l'impôt est ainsi définie, son produit apparaît clairement : la viande consommée (rare et chère à cette époque) et le fumier fourni  représentent une transformation particulièrement rentable du prélèvement opéré sur les récoltes. Ainsi la viande et «le fiant des dicts pigeons», ceux du château de Crazannes sont estimés à 200 livres par an en 1760, soit autant que les lods et ventes de la seigneurie ! 
Ce caractère évident de «superdîme»" des fuies fut fortement combattu dès le début du XVII è siècle , d'autant qu'à cette époque, les boulins se multiplient à l’envi, n’importe quel propriétaire bourgeois devenant ainsi une sorte de percepteur supplémentaire. Les cahiers de doléances de 1789 reprennent cette argumentation . Ceux des officiers de santé et des ingénieurs de la marine de ROCHEFORT sont particulièrement nets à cet égard : «  Que le droit de fuye soit annulé : Les pigeons enlèvent une partie des grains du cultivateur, un couple de pigeons donne à peine douze sols par an, et il mange au moins deux boisseaux de grains ; c’est donc avoir le droit de faire dévorer le citoyen, qu’il lui soit donc libre de les tuer » .
 «Ce sera donc rendre justice que de permettre à tout propriétaire de tuer les pigeons qui viendront ravager ses récoltes».
 Concrètement, c'est ce qui se passa aussitôt après l'abolition du droit de fuie dans la nuit du 4 août 1789.
Les possesseurs de fuies étant incapables de retenir leurs pigeons dans les limites de leurs domaines propres, ils en arrêtèrent l’exploitation. Le nombre de pigeons diminua fortement : estimés à plus du  million à la fin du XVIII è,
ils ne sont plus que 101805 en 1862 et 72800 en 1929 .

 R. COLLE. « Le paysan saintongeais au XVIIè siècle ». 


Bibliographie :

Dans la collection « Albums des deux charentes » :
« VIEUX PIGEONNIERS DES CHARENTES » Éditions Christian Genet 1990
par Fortin Jacqueline, Genet Christian et Rollet Jacques

livre




 



Remerciements:
à
 Monsieur Jean de Grailly décédé le 8 juin 2021
ancien propriétaire du Château de  Panloy
qui a fourni les éléments descriptifs.
Monsieur de Grailly aimait faire visiter son domaine en grande pompe.



le chateau de 1620

______________________________________
à Monsieur Jean-Claude Mercier sympathique propriétaire du pigeonnier de Montierneuf  (à St Agnant les marais)
qu'il a aménagé de façon à  recevoir des manifestations culturelles.

Des sépultures médiévales ont été retrouvées sur le domaine du prieuré de Montierneuf:

la bugée Vers la bugée à PANLOY

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