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LES COIFFES
OLÉRONNAISES
d'après
les recherches
d'André
BOTINEAU
«
A l'aviant portant pas d'sous,
d'aut'foué...
mais n'en aviant elles,
de
thiéllés couéffes ! ... et des belles
! »
Le
musée de la coiffe à GRAND-VILLAGE se visite
se renseigner à
l'office de tourisme:
3, Boulevard de la Plage -
BP.14, 17370 LE GRAND-VILLAGE-PLAGE
Courriel : grdvillageplage@wanadoo.fr
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.

André Botineau en 2077 |
Le groupe folklorique
Oléronais sous la houlette d’André
Botineau a fondé le musée
de la coiffe de l’île
d’Oléron, enrichi par de nombreux dons
en
particulier les coiffes offertes par Francis Millerand.
La
plupart des indications
ci-dessous ainsi que les photos en noir et blanc proviennent
des recherchent de Mr Botineau tandis que les photos sur mannequins ont
été prises au musée et les cartes
postales sont
celles de la collection d'un vénérable
Déjhouqué.
Qu’ils soient
chaleureusement remerciés.
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Par sa coiffe, l'Oleronaise
laisse entendre qu'elle est
jeune ou vieille, pauvre ou plus ou moins
aisée, qu'elle passe un moment heureux
de sa vie ou bien qu'elle est en deuil ou
en demi-deuil.
«
espérez in moumagri jhe seu en jh'veur »
(attendez un moment, je ne suis pas
coiffée (1) .
Madame,
donc, après avoir retiré son bonnet de nuit en
percale attaché sous le menton et qui renfermait sa
chevelure, mouille ses longs cheveux, les lisse à l'eau ou
à la vaseline, les tire en arrière, les aplatit
sur sa tête fait sa raie au milieu et ses «
soles », c'est-à-dire les crans, qui
sont de chaque côté de cette raie. Puis elle fait
son chignon ou ses nattes. Elle met alors un bandeau de coton blanc sur
ses « soles », laissant
dépasser sur son front deux ou trois doigts de cheveux.
Large de trois ou quatre centimètres, ce bandeau va d'une
oreille à l'autre. Deux petits galons, un à
chaque bout, noués ensemble par une «
rosette » sur le dessus de la tête, le
maintiennent. Si l'on est plus riche, ou seulement le dimanche, le
bandeau de coton est remplacé par un velours noir, de
même largeur Ensuite, on met la «
résille » (2) de couleur noire en
général, pour couvrir les cheveux ou le «
serre-tête » qui est une calotte de fine
percale blanche, pour ne pas salir la coiffe qui va venir. La
tête est prête, quelle que soit la coiffe que l'on
portera.
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Le BONNET de
Jours. |
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C'est une coiffe qui se
moule sur l'arrondi de la
tête : il enferme toute la chevelure ou presque. Le bonnet
des jours est en - piqué de coton -,
étoffe façonnée lors de son tissage
pour former des ornements qui paraissent exécutés
à l'aiguille. Cette coiffure est constituée de
deux pièces principales :
a)
une bande frontale qui va d'une oreille à l'autre. C'est la
« passe «.
Sa
largeur est de 4 à 6 cm pour coiffer
une femme âgée (elle s'appelle alors la a
patte ) et ne fait que 2 à 3 cm pour une jeune
femme. La jeunesse choisît du piqué à
fleurettes et laisse aux grand-mères le piqué
à bandes ou à rayures qui fait plus sobre et plus
sérieux.
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Les
fillettes portent le bonnet de jour qui est aussi bonnet de nuit
dès le plus jeune age. |
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b)
Sur la patte ou la passe est rapporté le second
élément : la poche qui enferme les cheveux et qui
est plissée de chaque côté de la
tête, en quelques-unes ou en multiples «fronces
« au goût de la cliente.
Tout-à-fait
sur le front, une dentelle de «
picot " de coton orne le devant de la coiffe et apporte un
peu de gaicé. A l'arrière, les cheveux se
trouvent soigneusement enclos dans la poche du bonnet, qui se referme
en tirant deux petits galons glissant dans une coulisse et qui viennent
se nouer au sommet de la tête, en formant une rosette.
Enfin, deux galons en percale de 4 cm de large et de 40
cm de long sont cousus près des oreilles et après
avoir été bien amidonnés et aussi
repassés (comrne toute la coiffe) noués sous le
menton, forment une magnifique rosette de 10 à 15 cm.
Quelquefois, lors d'un gros travail, ces « attaches
* sont nouées, elles aussi sur la
tête, pour « débarrasser »
le cou. Ainsi, le bonnet peut rester toute la journée sur la
tête. Si la femme va aux champs ou à la
côte, elle prend par-dessus son « Quichnot
» ou bien son mouchoir de tête.
« Encouér ine affaire de
mée » Ce bonnet des jours, lorsqu'il
est agrémenté d'un ou plusieurs rangs - levés
» ou « couchés
»
(11) de dentelle étroite et
tuyautée au fer chaud, devient une "coiffette".
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LA COIFFETTE |
La coiffette est
portée par une jeune fille
dont le cœur est à prendre
Elle
se porte pour aller au marché,
à la messe, au bal. Ses attaches sont plus longues, plus
larges. Il s'y trouve à la fois mousseline, percale et
petite bordure de dentelle. Elles ne sont plus attachées
sous le cou mais restent mobiles et libres dans le dos. Les personnes
âgées, ou en deuil, qui ne veulent pas «Se
mettre enfrau», ajoutent à leur bonnet,
un tuyauté de mousseline sur le devant et des attaches tout
en mousseline.
Lorsqu'on commençait
à vieillir,
le deuil père, mère, frère ou tante...
Et quand on se croyait libéré de ces obligations
conventionnelles, il était bien rare qu'on ne retombe pas
quelques temps après au port de la mousseline, parce qu'un
proche parent venait de <• partir au ciel »
Fort simple, la coiffette est constituée d'un bonnet rond,
en plusieurs éléments. On la serre sur
l'arrière par un galon coulissant dans un ourlet. La partie
essentielle en est une bande de tulle large de dix à douze
cm et décorée'des plus jolis motifs floraux de
broderie. Le fond, plat d'abord, part du devant de la tête,
en suit l'arrondi et vient s'arrêter au-dessus du chignon,
bas et apparent, ou au-dessus des nattes. Les deux
côtés, taillés en forme, se joignent
à ce fond de part et d'autre et auquel ils sont
fixés par leurs bords.
Chacun de ces deux côtés est en deux ou trois
panneaux très petits, où se juxtaposent,
à l'occasion, tulle et mousseline. Chacune QL-S coutures
sera masquée par un petit rang de dentelle
tuyautée au moment du repassage. Quelquefois tout le
côté est en mousseline et « à
plis lissés » avec l'ongle pendant l'amidonnage,
en un bel arc dont le rayon médian part de l'oreille. Tout
le devant de la coiffe, la « patte » sur laquelle
fond et côtés sont fixés est
décoré de deux à cinq rangs de tuyaux
« levés ou couchés », mais
toujours très courts, contrairement aux coiffes du
continent. Les deux bords de la grande bande centrale en tulle,
reçoivent également un ou deux rangs de
« tuyauté ».
Tout cet ensemble donne ainsi, à la « fiasqueuse
» pour trois ou quatre heures de travail, pendant lesquelles
elle n'ira pas user la langue chez la voisine. Tous les tuyaux de cette
coiffe qui. habituellement, sont en « Valencienne »
sont remplacés par un ruban tuyauté, mais en
mousseline lorsque la personne est en deuil, ou très
âgée.
A
l'intérieur de la coiffe, simplement
faufilée et de la largeur de la bande centrale, une bonne
doublure de tulle noir raidi à la gomme arabique sert
d'armature se portait presque sans interruption : on avait toujours
à honorer la mémoire d'un disparu,. La couleur
noire de ce fond qui ressort au travers des mailles blanches de la
coiffette, sans que ce soit pour autant un signe de deuil, est du plus
gracieux effet. Pourtant, afin d'ajouter encore et d'embellir
davantage, deux large » barbes « en dentelle, les
« brides « sont fixées à
l'emplacement des oreilles et pendent à
l'arrière, tombant jusqu'à la taille,
Ces brides empesées, larges de huit à dix
centimètres, sont repassées à plat
pour leur donner bonne tenue. La lingère aura
déployé tout son savoir pour mettre en valeur par
son travail la qualité de la fourniture employée,
en fonction de la « situation familiale » de sa
cliente. La bride est bâtie de différentes
façons
— ce peut être une bande de dentelle de 4
à 5 cm de large, en tulle brodé, cousue bord
à bord pour donner la largeur finale et non
coupée, la base se trouvant arrondie en un arc à
fronces tuyautées .
— ou bien encore deux modestes « Vaienciennes
» de deux centimètres, servant de bordure
à' un ruban de mousseline qu'elles encadrent.
— plus simplement encore, une large bande de mousseline avec
seulement un petit picot à l'extérieur. Et le
temps passe,,, et voilà qu'arri-vent, avec la fin du
siècle, de la Capitale, de Rochefort ou bien d'ailleurs, les
«baigneuses » et les « parisiennes
», Entre autres «atours » elles apportent
« zeu chapiâs « et les coiffes
ôléronai-ses se transforment. Elles s'essaient au
goût du jour, pour bientôt disparaître.
« Nous drolésses, v'iant pu d'zeu
couéffes, à v'iant se mett' coum'
thiel-téi belles madames ». Peut-être
à cause de cela, nos dernières
ouvrières vont tenter de se renouveler et elles inventeront.
Louisette
du groupe des Déjhouqués
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LE QUICH'NOT |
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Dans
le doute où l'on se trouve de sa véritable
origine, le nom de cette coiffure s'orthographie bien
différemment. Pour certains elle aurait existé au
temps de l'occupation par les Anglais de notre Province,
c'est-à-dire du Xlle au XlVe siècle. C'est bien
lointain pour que son nom supposé de " Kiss not
•• soit venu jusqu'à nous, même
si son interprétation naïve en est
séduisante.
Dans les patois du Centre et du Midi de la France « quichon
« désigne un tas de foin ; la «
quich'not » est donc simplement ce qu'elle est : la coiffure
de la faneuse. Cette coiffure, on la retrouve dans beaucoup de
provinces françaises, sous des formes et des mesures
légèrement différentes et sous divers
noms.
Dans notre île son nom, contrairement à
l'appellation actuelle, n'était pas féminin, mais
masculin. On disait autrefois '• un ou mon ch 'not »
pour désigner le « quich'not » et c'est
ainsi que s'exprime la dernière ouvrière de
l'île qui en fabrique encore, plus que jamais et surtout pour
les estivantes.

C'est
donc... une coiffe enveloppant bien la
tête, abritant bien le visage et même le cachant.
Elle est en forme de demi-cylindre allongé et
possède un fond, plus ou moins plissé et
volumineux.
C'est la plus portée et la seule qui existe encore, en tant
que coiffe locale, encore qu'elle ne soit plus portée dans
sa forme primitive, présentant un arc unique.
Dans une bande de tissus repliée sur elle-même en
forme de poche ou plus précisément
d'étui était glissée une feuille
unique de carton de 40 centimètres de long sur 14 de
profondeur. Ces mesures, ici bien spécifiées,
sont celles utilisées en Oléron. Les quich'not du
continent ou de l'île de Ré dont les dimensions
sont tout autres, ont un aspect très différent.
Un large volant retombe jusque sur les
épaules, complète cette coiffure qu'un galon
étroit, glissant dans une «coulisse »,
resserre sur la nuque en encadrant la tête d'une oreille
à l'autre. Fait généralement de
percale blanche, ce Quich'not ancien existait aussi teint en noir, pour
le deuil. Dans une forme beaucoup plus courante et plus
évoluée cette coiffe se présente en
arc à multiples brisures, avec
précisément douze étuis où
sont enchâssés douze petits cartons qui donnent
toujours à la "façon»
oléronnaise ses quarante centimètres sur
quatorze. Et l'on trouve alors ; coiffe blanche, de percale ou de
mousseline de laine noire ; coiffe de deuil de coton noir ; coiffe de
mousseline de laine noire ; coiffe de satinette imprimée.
Elle peut être sobre, dans sa modestie habituelle, ou encore
agrémentée des frivolités les plus
variées, tuyautés amidonnés dans les
coiffes les plus anciennes, bouillonnes ou ruches répartis
sur le devant de la coiffe, sur toutes les nervures et sur la bande
inférieure qui bat les épaules, gros
nœuds décorant l'arrière du Quich'not
chez les jeunes filles, etc... Il est porté par les
personnels de toutes conditions et à tous les
âges. De mignons petits viennent coiffer les plus jeunes
fillettes, cependant que grand-mère, jusqu'à son
dernier jour, restera fidèle à son" Ch'not
nègue ». 11 ne faut surtout pas oublier que, comme
les autres, il ne se porte pas directement sur la chevelure. Le
Quick'not était une coiffe pour l'extérieur et on
le mettait, sur le bonnet des jours en piqué de coton ou sur
le mouchoir de tête (12).
Ainsi, le Quich'not aura-t-il été la
dernière de ces coiffures du passé, mais aussi la
plus fonctionnelle, car il visait à protéger du
soleil et de la morsure du vent le délicat visage des
Oléronnaises qui, pour être dures à la
peine, n'en étaient pas moins femmes.
 |
Le
quich'not de deuil
Même
dans sa version du deuil, sa simplicité
n'excluait pas une certaine recherche.
Après
tous, il y a toujours eu des veuves joyeuses... et le
noir va si bien à certaines carnations
|


Photo:
musée de la coiffe de Grand- Village plage
 |
La CALINE |
La calotte est
recouverte le plus souvent d'un
étui de même forme en coton blanc, fin, qui, sur
le devant et dans les deux coins supérieurs, a
été plissé « à la
poussette » (3). Les plis forment un éventail,
représentant des rayons de soleil. Sur la face
arrière, pas de décors ; l'étui est
resserré et plissé par un petit galon
placé dans une « coulisse » et
noué derrière la coiffe. Cependant, deux petites
ailes sont laissées mobiles, derrière la
tête ; leur longueur est variable, selon le goût de
chacune et réglée par de petites
épingles.
On retrouve la même forme en mousseline de coton uni ou
à dessins façonnés, parfois avec un
haut en percale et une bande frontale de mousseline et même
encore, pour les dimanches, en tulle brodé.
Cette coiffe est amidonnée : elle donne beaucoup de travail
à la « fiasqueuse » (4), car les deux
coins supérieurs du devant de la câline doivent
être décousus avant le repassage et
resserrés « à la poussette »,
après. Elle est portée surtout dans la vie de
tous les jours.
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LA COLINETTE
DES JOURS |
Photo:
musée de la coiffe de Grand-Village Plage
La colinette des jours se porte, elle aussi sur la
calotte matelassée. Dans toutes les coiffes, les
épingles sont employées très
largement. Ce sont elles qui fixent toutes les pièces qui la
constituent et qui sont indépendantes les unes des autres.
Ces pièces sont amidonnées, repassées
séparément, puis mises en place sur la calotte,
à l'aide des épingles.
Dans la Colinette, un fil de fer ou de laiton est cousu aux deux coins
supérieurs de la calotte en formant un petit arc ou
« arçon » sur lequel sera
posé à cheval le «fond » de
la coiffe. C'est une petite pièce de mousseline de coton
d'environ 35 à 45 centimètres de long sur 20
à 30 de large, replié sur elle-même par
le milieu et fixée sur le devant avec des
épingles à la calotte. Sur l'arrière,
elle est plissée par un galon, resserré dans une
coulisse. Une bande de 6 à 7 centimètres de
large, en percale blanche est ensuite placée au bas de la
calotte, elle en fait simplement le tour c'est le « tour de
tête. Fixée dans sa partie supérieure
par un fil simplement faufilé, le bas en est libre : c'est
pour permettre de saisir le bas de la calotte, pour placer la coiffe
sur la tête.
Enfin, pour terminer, une longue bande de 1 à 1,50
mètre au goût de chacune, et large de 10
à 15 centimètres, est fixée en son
milieu sur le devant de la calotte par une épingle. C'est
« le pan ».
Chacune de ses deux moitiés est alors conduite sur
l'arrière de la coiffe et maintenue sur les
côtés et l'arrière par des
épingles, de façon à entourer la
calotte.
Puis, les extrémités restantes, à peu
près le quart de la longueur totale, sont
ramenées sur le devant, en laissant beaucoup d'ampleur, ce
qui est facilité par la demi-rigidité de l'amidon.
La Colinette se trouve avoir ainsi deux jolies petites ailes qui
donnent à ce « capot » sa forme
particulière.
Et cette Colinette des jours, chaque femme en possède
plusieurs modèles. Et il y a bien dans l'île
autant de modèles que de femmes, tant ils sont
diversifiés en raison de l'âge, des moyens de
chacune et de la fantaisie qu'on se plaît à y
apporter.
C'est pourquoi, on pourra trouver cette coiffe avec tous ses
éléments constitutifs, soit en percale, soit avec
le «fond » en mousseline et le pan en calicot ou
mousseline, ou le pan avec picot de dentelle ou sans picot du tout. Le
tour de tête lui-même sera en coton ou en
mousseline et parfois composé des deux à la fois.
A gauche
COLINETTE & à droite
BALLON (Groupe des Déjhouqués)
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LA COLINETTE
DES DIMANCHES |
Dans sa forme la colinette du dimanche est
semblable
à la colinette des jours, avec cependant plus d'ampleur dans
les dimensions et de richesse dans les éléments
qui la composent. La calotte, en est plus neuve, avec des broderies
plus marquées ; l'arc de I' « arçon
» est plus accentué. Le fond est en mousseline de
coton ; elle est u-nie ou brodée diversement : de
« plumetis » ou de motifs floraux. Souvent
même ; on aura préféré le
tulle dit « à fin réseau » ou
« à point d'esprit » (6). Ce fond est
replié sur l'arçon et la partie placée
à l'arrière, possède dans le bas un
ourlet dans lequel coulisse un galon plissé en
éventail le fond de la coiffe et les deux
extrémités de ce « lien »
sont repassées en accordéon avec
précaution et pendent sur l'arrière entre les
deux parties juxtaposées du pan.
Le pan, lui, est fait d'une grande bande, le plus souvent de mousseline
brodée, ou de tulle à point d'esprit. Il est
entièrement bordé de dentelle dite « de
calais » et plus généralement
appelé dentelle de tulle brodé parce qu'elle
était agrémentée de petites
fleurettes, faites d'un simple fil.Large de 5 à 7
centimètres, on la choisissait ornée dans sa
partie supérieure qui était cousue d'un
très fin plumetis.. Aux extrémités de
ce pan, et dans les quatre coins, la couturière a
réservé quelques fronces qui serviront lors du
repassage, à l'aide de fers spéciaux, à
les tuyauter très discrètement. Très
souvent les tuyaux sont remplacés par un plissé
en éventail. Il se fait avec l'ongle sur l'amidon frais et
repassé avec un petit fer de fonte de 8 à 10
centimètres de long. Tout cet ensemble est maintenu par une
multitude de petites épingles dont les plus apparentes sont
garnies d'une perle blanche.
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LE BALLON |
Nous voici au
« Roi des Capots ».
C'est une des plus jolies coiffes de France, une des plus importantes
aussi, par sa grandeur. Il mesure jusqu'à soixante, parfois
même soixante-quinze centimètres de large et
trente-cinq ou quarante de haut, suivant l'œuvre de la
« faseuse de bonnets ». En effet, dans
l'île les « Ballons » sont
montés plus
petits au Sud qu'au Nord. Cependant, tous ces capots
fabriqués par ces lingères sont faits
d'après la « présentation »
(7) et la « cargue » (8). Lorsqu'elles portent
cette coiffe, les Oléronaises sont obligées de
tourner la tête de côté pour passer, de
biais, la porte de la maison.
Le Ballon est une coiffe de grandes circonstances de la vie : les
cérémonies de mariage, de baptême ou
les grandes fêtes votives. Par tradition c'est la coiffe de
la mariée que toute « drôles-se
» aspire à porter un jour... et la porte parfois
même, quand tout espoir s'est envolé.
Bien entendu, la calotte en est neuve, bien plus grande, plus haute et
beaucoup plus large que celle de la Colinette et ainsi les angles s'en
trouvent très accentués. Le fil qui sert
à l'orner, qui est le plus souvent noir est quelquefois
remplacé par un fil ayant l'apparence de l'or. Les semis de
fleurs à l'arrière sont encore plus beaux que sur
les calottes habituelles. Quelquefois sur le devant, entre les branches
du V central formé par les deux ailes du pan, deux petites -
ramures » ont été brodées
pour encadrer les initiales de la mariée.
Pour le «fond » de tulle à mailles
rondes et à très fin réseau, les
brodeuses à main se seront dépensées
sans compter, réalisant des bouquets de fleurs, des motifs
floraux les plus variés et les inévitables
«plumetis ». La dentelle du « tour de
tête » à la base de la calotte est
également de tulle brodé de sept
centimètres de haut et agrémenté de
fines fleurettes.
Sur le pan toujours de tulle, même débauche de
fleurs et de guirlandes brodées à la main. Des
tuyaux, encore des tuyaux, longs de six à sept
centimètres, sur toute la partie avant de la coiffe. Deux
grandes ailes arrondies, de part et d'autres de la tête,
donnent à ce capot un air majestueux. Pour le rehausser
encore. Madame place sur le devant et au milieu de la coiffe, le plus
joli « cabochon » en or, qu'elle aura pu trouver...
et les épingles à tête de perle qui
maintiennent un peu partout cet édifice de dentelles seront
remplacées, en cet endroit bien en vue, par des
épingles d'or. Sur l'arrière de la coiffe et en
son milieu, est disposé un gros nœud de ruban,
formant cocarde ou «rosette"
souvent double. Il est de moire blanche comme les deux longs pans qui
tombent jusqu'à la taille. Mais... mais, ici, comme
ailleurs, tout le monde n'est pas riche et pourtant l'envie reste bien
grande de se marier avec une si jolie coiffe! Alors il est des
commerçants qui sont là, tout exprès,
pour louer ballons et autres accessoires nécessaires en ce
jour de fête. Et souvent, le recours à ces moyens
laisse un triste souvenir des' la journée du mariage. Pour
peu que l'on ait la malchance de ne pas trouver un capot à
son tour de tète, il va falloir supporter tout au long du
jour, ses « pauvres oreilles » trop
serrées et qui, bien vite, vous font très mal.
Parfois les souliers blancs (blanchis à la peinture)
loués eux aussi, sont trop petits pour des pieds
habitués à marcher libres et nus ou dans des
sabots où ils ont toute leur place. Et il faut marcher,
marcher sur des chemins de terre, à peine
empierrés, tenir toute la journée. «
Bien heureuse encore si le soir — disait en confidence la
vieille grand'mère revivant ses vingt ans— ce
n'est pas un mari trop empressé (c'est bien plus
imagé en patois!) qui tombe sur vous ». Quel
triste souvenir alors que cette journée du mariage!
Revenons bien vite à nos coiffes et à notre *
ballon ». Les brodeuses n'ont pas toujours
travaillé à leur confection et, très
souvent, le <* point d'esprit » est entré
seul, avec la dentelle « Valenciennes » dans la
composition de cette coiffe imposante.
Tous ces capots : câlines, colinettes, ballons, se portent
couramment jusqu'à la guerre de 1870. Cependant maman ou
belle maman, soucieuses de tradition, désirent parfois que
la jeune épousée reprenne l'ancienne et si jolie
coiffe. C'est pourquoi l'on trouve encore jusqu'en 1914 des
photographies et des cartes postales représentant nos
Oléronaises coiffées d'un " Ballon ».
 
Croquis
de AUGUIN 1844 Musée Maestreau de SAINTES

Voici le bonnet
intérieur du ballon

Le
Ballon "Charles X" (Musée de Grand-Village Plage)

Le ballon
est commun à tout le bassin ostréicole
de Marennes Oléron.
Le BALLET

(Photo:
musée de la coiffe de Gd-Village) |

(Photo: musée
Dupuy-Mestreau de Saintes)
|
C'était
avant tout une coiffe pour se
protéger du soleil. Aujourd'hui pour être belle,
il faut se brunir la peau, par tous les moyens. Autrefois pour
être belle, il fallait avoir la peau blanche comme du lait.
« Couv' tu la goule, ma feuille, te vas
t'été toute routie, te sas don pas que l'souleil,
o manghe la piâ ». On «
l'emboîte » par-dessus la calotte, ou sur la
câline pour sortir, lorsqu'on va aux champs ou à
la côte. |
 |
________  
Il
doit certainement son nom à sa forme qui
peut rappeler l'auvent, sorte d'appentis auprès de la maison
et dénommé « le ballet
•> en Saintonge. C'est un vaste étui
à peu près quadrangulaire de 40 à 60
cm de large et de 40 à 50 cm de haut, fait de plusieurs
feuilles de carton mince ou de papier épais et dont celle du
dessus a été cousue avec l'étoffe de *
Nankin •> qui donne au « ballet »
sa couleur maïs. Sur le devant et dans les deux coins
supérieurs cette coiffe porte les même arcs de
soleil que la câline, placée dessous et qu'elle
recouvre. C'est un travail ardu, fait à la «
poussette » et qui ne sera jamais touché de toute
la vie de la coiffe, car celle-ci ne pourra pas être
lavée. Un gros fil de laiton, caché et cousu avec
le carton, tiendra ouvert et rigide, dans une courbe harmonieuse, tout
le devant du ballet. Sur l'arrière un remarquable travail de
couture a serré, en « plis d'orgue » (9)
autour d'un laiton, toute l'étoffe, depuis la nuque
jusqu'aux coins supérieurs, dans une envolée de
rayons. De plus, pour bien protéger le cou des
intempéries, le «nankin", doublé, se
prolonge en triangle sur les épaules, formant couvre-nuque.
Un ruban de faille noire, placé horizontalement fait le tour
de la coiffe, environ aux deux tiers de la hauteur et borde la petite
cape triangulaire. Parfois, deux "guides » de même
ruban tombent gracieusement sur les côtés. Mais
voilà qu'une nouvelle mode arri-
vait ; le modernisme apportait la simplification et les capots furent
abandonnés. Les dentelles s'oublièrent, dans une
vieille gazette du temps passé, au fond " d'in
liroué, dans l'cabi-net " et les calottes furent fendues en
deux... pour faire des « pùsouts « aux
« drôles * (10). Ce fut l'époque des
« bonnets »
 |
Le
BONNET
RUCHÉ
|
II
ressemble beaucoup à la coiffette, mais il
est beaucoup plus rigide, moins rond et plus emboîtant. Fait
à la tète de la cliente, il englobe cette fois le
chignon. Il est monté en plusieurs morceaux qui seront
cousus et lavés séparément, lorsqu'il
sera sali. On retrouve la même bande centrale du tulle
brodé au milieu, les côtés (d'encore
plusieurs pièces) mais tous les tuyautés sont
remplacés par un bouillonné de crêpe de
soie, large d'à peu près deux
centimètres sur un centimètre de haut. Ce " ruche
", de fabrication industrielle, est un ensemble de fils de soie
très finement entrelacés, brillants ou mats, les
premiers étant bien mis en évidence.
A l'intérieur du bonnet un tulle noir gommé,
employé comme armature, épouse
entièrement la forme de la tète et
emboîte la chevelure toute entière. 11 est
plissé sur les côtés en 8 ou 10 gros
plis qui apportent de la rigidité à l'ensemble.
Ce tulle noir, simplement faufilé, sera extrait de
même que le bouillonné et les ruches, au moment du
lavage.
Malheur! malheur à l'étourdie que la pluie
prendra en chemin, alors qu'elle aura oublié son parapluie.
L'amidon et surtout la teinture noire ne tarderont pas longtemps
à « dégouliner » et faire de
la jolie coiffe un affreux épouvantai! !
Dans cette coiffe, les brides sont réduites à la
plus simple expression. Deux longues bandes de mousseline de soie
blanche, sans aucun décor, sans le moindre travail, larges
de vingt-cinq à trente centimètres, tombent sur
la poitrine jusqu'à la taille. Parfois, plus rarement, elles
sont remplacées par des bandes de mousseline de colon,
identiques en dimensions et agrémentées d'une ou
plusieurs guirlandes au milieu.
Ces attaches sont croisées le plus souvent sur la poitrine,
ou bien faisant office d'écharpe autour du cou. sont
nouées sous le menton avec un simple nœud.
Il existe une «façon » grand deuil de la
coiffette et du bonnet ruche. Pas de tulle ni de dentelle. Toute la
calotte est de mousseline. Le seul décor permis est sur le
panneau central. Il représente toujours un entrelacs de
quelques lignes géométriques, réduites
au minimum. Les tuyautés et ruches sont supprimés
et remplacés par un bouillonné d'organdi
« effrangé ». La blancheur
immaculée de l'amidon, sur la sévère
simplicité de ces entrelacs donnera pourtant à
cette coiffe grande figure, sous la modestie qu'elle aura voulu garder.
Maintenant tout est fini! Les lingères ne trouvent plus de
ruche de soie, les «faseuies de bonnets » s'en vont
au cimetière. Personne ne sait encore faire des «
couéffes » et « o y a pu qu' les veyies
qui v'iant s'couéffer coum' d' aut' foué
». Pourtant les dernières vieilles
ouvrières s'accordent et vont, quand même
contenter leurs dernières vieilles clientes. Ensemble, elles
vont retenir le temps qui s'enfuit, emportant avec lui tout ce qui leur
reste de leur jeunesse et de leurs beaux souvenirs.
C'est pieusement que le groupe folklorique conserve la seule collection
importante des dernières coiffes oleronaises et les
pièces uniques faites à Dolus par les
sœurs Paulin et au Château par madame Bonnet au nom
prédestiné. La dernière en date de ces
coiffes est un bonnet, de la même forme que ceux
présentés avec des ruches, mais sans
ceux-là, puisqu'il ne s'en fabrique plus. Sur sa carapace de
tulle noir, une enveloppe en crêpe de soie blanche, parfois
aussi de couleurs tendres,
est finement plissée à l'ongle en bandes
parallèles. A l'emplacement des tuyautés, partout
où il y a couture, une petite bande très
étroite de la même mousseline de soie, est cousue
en plis serrés. Celte coiffe ne sera pas
amidonnée et ses attaches seront de
même tissu.
Traçons un trait sur ces bonnets si traditionnels pour
passer à une coiffure tout aussi particulière,
bien que moins typique de notre île, tout au moins si l'on ne
considère que sa forme générale
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La
BENÉZE
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« et minfiez-vous !... thiellés qui zou
z'écrivant. Minfiez-vous d'thieu l'accent, eurgardez beun'
de quel coûté qui l'est dau
minme bord que thieu de Goulebenéze ».
La benéze, il n'en reste qu'une, une seule dans toute
l'île d'Oléron C'est une «
couéffe «toute neuve que la mère Ragot,
« d'au Château » a faite
exprés pour nous. I1 y a bien longtemps qu'on ne la porte
plus et rares sont les Oleronnaises à l'avoir connue. Les
dernières étaient noires. Elles appartenaient
à des femmes âgées ou en deuil. Mais,
bien sûr, il s'en faisait aussi en blanc.
La benéze est une coiffe du dimanche qui ressemble dans sa
forme au Quich’Not , mais elle est plus grande dans ses
dimensions tout en respectant le volume de la tête. Venant
davantage sur le front, elle descend plus bas sur le cou. Le volant qui
sert de cape garnit davantage les épaules. Ici, pas de
carton mais une armature de fils de laiton. Six fils de laiton
« habillés » de coton blanc encadrent la
tête d'une épaule à l'autre dans un
demi-cercle parfait. Douze autres fils de laiton remplacent les douze
cartons de notre Quich’Not dans le sens transversal, croisant
les précédents. Et ce cadre métallique
qui pourrait faire
impression, lié de fil blanc, disparaît sous une
mousseline blanche ornée de motifs floraux ou die plumetis.
Une . doublure de mousseline unie placée à
l'intérieur, protège la coiffe. Et on aura
recherché la plus jolie Valenciennes, pour donner
à cette coiffe un air de fête, en la recouvrant
d'une débauche de bouillonnes de dentelles. Cousu sur une
bande de fine mousseline plissée, un ruche de plusieurs
centaines d'alvéoles orne toutes les nervures de notre
benéze, sur le front, sur le fond, sur les
côtés, sur les bords de la cape : une vraie
cascade de dentelle.
Sous le menton deux jolies brides sont nouées en une rosette
fleurie, donnant au visage ainsi encadré une douce
auréole ombrant à souhait le teint chaud et
coloré de la jeunesse. Comme beaucoup de coiffes (et pas
seulement chez les Oleronaises ) la nu-
Qu’est la partie la plus décorée. Ici,
ce sera par un nœud et un nœud fait une fois pour
toutes. Comme pour l'ensemble de la coiffe, aucun nettoyage ne sera
possible sans démonter et découdre tout
l'édifice. On ne saurait donc, dans ces conditions, porter
la benéze en toutes occasions. C'est blanc et ainsi bien
sa-lisant. Il faudra prendre garde à la
poussière, à la transpiration, ne pas y mettre
les mains, ne pas se cogner et en la retirant, ne pas la coucher encore
moins l'aplatir. Elle sera posée avec soin sur la
« marotte » (13) (le mieux serait le «
globe » (14)). Les ruches et ce joli nœud de ruban
garni de dentelle dont nous parlions à l'instant ne
supporteraient pas d'être aplatis. Alors, lorsqu'elle ne sera
pas portée, la benéze restera au «
pendail » (15).
CONCLUSION
Cet exposé, que nous pensons exhaustif de
toutes les coiffes portées couramment dans l'île
ne nous mettra pas à l'abri de nouvelles
découvertes. Nos recherches ne nous ont pas permis, avec les
éléments disparates qui nous ont
été présentés, d'en
déduire éventuellement des formes encore
inconnues. Pourtant il se trouvera bien quelqu'un pour remarquer
« ...et la Grand Couéffe ». C'est vrai!
il y a la « Grand Couéffe ». Mais on ne
la connaît que de nom. Cette cape, qui nous vient en ligne
droite, ou presque, du « bardocucculus » (16) n'est
que la pèlerine et le capuchon que nous connaissons tous.
Pourtant cet ensemble reste très particulier. Ecartons la
pèlerine en drap amazone qui ne nous intéresse
pas, il reste le gigantesque capuchon. De drap de laine, lui aussi, il
est doublé intérieurement de «
mérinos » (17) de la même couleur.
Cette doublure est maintenue sur le fond par une multitude de petits
bouillonnes qui apportent un décor seyant à ce
capuchon tombant largement sur le dos, qui revient sur chacune des
épaules et se ferme sur la poitrine-
par deux boucles de vieil argent, celle de droite s'accrochant sur
l'autre. La « serpentine » (18) ou le velours,
noirs, en simple ou double rang finisse d'enjoliver notre Grand
Couéffe, mais ce capuchon est cousu à
sa
pèlerine et se sera donc jamais une coiffe. Il n'est
là que pour décoration. Comment penser que ce
lourd ensemble puisse un jour, même par mauvais temps,
s'appuyer sur une de ces jolies coiffes, amidonnées ou non,
qui faisaient et font encore l'orgueil des traditionnalistes de notre
île.
« Asset '... O lé finit ' ». Ces
quelques lignes nous ont permis de nous « laisser aller
». Et c'est avec regret que nous cesserons de vous conter la
petite histoire des compagnes de nos anciens et de nos compagnes (pour
les plus âgés d'entre nous) celles qui ont avec
nous gratté la terre, monté le « sart
» (19), tiré le sel ou couru les grèves.
Pour cela, nous nous efforcerons toujours de rappeler le souvenir de
leurs coutumes auprès des générations
qui montent, par la maintenance des traditions locales.
NOTES
(1 ) Littéralement : je suis « en
cheveux.
(2) Sorte de filet très fin pour tenir la coiffure.
(3) Manière de froncer en poussant le tissu au doigt sur
l'aiguille.
(4) Ouvrière spécialisée dans le
repassage des pièces amidonnées.
(5) Arçon : par analogie au sarment de vigne que l'on courbe
en cercle pour lui faire produire plus de fruits.
(6) Point qui se monte sur 5 fils de long et 5 de traverse en laissant
à chaque fois 2 fils en croix, les 5 fils étant
embrassés par un point noué.
(7) Prestance : élégance ; allure.
(8) La carrure, la taille... le gabarit !
(9) Petits plis très fins et cousus très
rapprochés à la base.
(10) Couches absorbantes pour nourrissons.
(12) II y avait trois mouchoirs : le mouchoir de tête, le
mouchoir de cou qui drapait les épaules et le mouchoir de
poche, signe de richesse que l'on faisait voir le dimanche en le
portant à la main, plié, ou en le laissant
ostensiblement sortir de la poche. On le rangeait vite le soir en
rentrant à la maison, car pendant la semaine, une guenille
propre en faisait alors office.
(13) Marotte : tête de femmes en bois ou en
carton dont se servent les modistes ou les coiffeuses.
(14) Globe : enveloppe sphéroïdale de verre qui
protégeait traditionnellement la couronne de la
mariée.
(15) Pendail : supporta pied.
(16) Bardocucculus ou cucculus : mot latin signifiant capuchon et
même vêtement qui couvrait la tête et le
corps. Il était en étoffe grossière et
est encore aujourd'hui porté par des membres de certains
ordres religieux. Ce bardocucculus, originaire d'Europe centrale,
adopté par les Romains pour les esclaves, le fut ensuite par
certains Gaulois, notamment les artisans et les gens qui travaillaient
à l'extérieur. C'était alors une cape,
surmontée d'un bonnet dont nos ancêtres gaulois
des tribus santons se recouvraient la tête et les
épaules. La « cucule » pointue
à l'état neuf était coupée
au fur et à mesure de l'usage et de son usure ; elle
devenait le « caloron » qui a donné son
nom à notre champignon des marais salants : le «
groupié » ou « chaloron ». La
Médiolanum des Sentons (notre ville de Saintes actuelle)
avait la spécialité de la fabrication descucules.
(17) Mérinos : tissu d'une texture spéciale,
lisse et chaîne étant de seule laine de mouton
mérinos, formant un drap léger et ne se feutrant
pas.
(18) Serpentine : étroite guipure dont les bords forment des
sinuosités arrondies en forme de dents.
(19) Sort : varech utilisé en fumure.
Quelques
photos pour illustrer les coiffes Oléronaises:
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Quelques
coiffes
du
groupe des
"Déjhouquées"
dont
votre serviteur
à
la fête des MIMOSA
de
Saint TROJAN en 2007
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Le
BALLON
est la coiffe de cérémonie commune à
tout le bassin ostréicole
et maintenant le quizz !


La
Mauvinière est une
ancienne demeure de fermier général
collecteur
d'impôts sur le sel, près de Saint Sornin
on y voit les servantes

Retour de
pêche

Le
quich'not était la coiffe de toutes les femmes travaillant
en plein air

Noce
Oléronaise (La mariée porte le ballon)

Les
principales coiffes ci-dessus.

Quich'not à vendre sur
un marché oléronais.

Petit
aperçu d'un présentoir du musée de la
coiffe de Grand-Village Plage.

Fin
de la page COIFFES de l'ile d'Oléron.
Voir
l'entretien et le montage d'un ballon lors d'un stage
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