Le moulin à marée des Loges
Le moulin à marée des Loges est situé au sud-est de Marennes, au cœur des anciens marais salant de la Seudre, à Mauzac sur la commune de Saint-Just - Luzac.
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 Construit
vraisemblablement entre le XII° et le XIII°
siècles, il appartient au Conservatoire du Littoral depuis 1998, en raison de sa situation entre eaux douces et eaux salées, qui ne se mélangent pas le site offre une flore et une faune particulièrement riches. |
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HISTORIQUE
Connu dès
l'antiquité et
décrit par Vitruve dans son traité "De
architectura", au
premier siècle avant notre ère, le principe du
moulin
à eau est simple ; un canal appelé bief ou
coursier
détourne l'eau sur une pente moins forte que celle du lit
naturel de la rivière, et l'amène sur une roue
appelée tournau placée juste après la
chute d'eau.
Le tournau entraîne un arbre de transmission qui actionne une
meule. Placée verticalement dans l'axe du tournau, pendant
tout
le Moyen Age, la meule fut installée horizontalement
à
partir du XVe siècle, grâce à des
engrenages ou des
courroies de transmission, ce qui accrut fortement la
rapidité
de la mouture. Réservés au début
à la seule
mouture, les moulins se diversifièrent progressivement, avec
l'invention au XIIe de l'arbre à came qui actionna des
maillets
dans tous les moulins à textile (moulin à foulon,
moulin
à pastel, moulin à chanvre etc.-.), favorisant
ainsi une
certaine ruralisatîon de l'industrie textile à
partir du
XIII e siècle. (Extrait de
Économie rurale en Aunis & Saintonge)Le moulin à eau de rivière:
Le moulin de mer ou moulin à marée:
Le moulin de mer des Loges
a été construit entre le XIIème et le
XVème siècle.Vers le XI ème siècle, les villageois commencèrent à coloniser les terres argileuses issues de l'ancien golfe, et à y développer des salines. Les différents villages deviennent bien vite des communautés prospères, ayant presque chacune son propre port, ses champs de céréales et ses vignes. A cette même époque, le nom de l'église de Saint-Just apparaît pour la première fois dans une charte, laquelle nous apprend le legs par le comte Geoffroy Martel de l'église paroissiale à l'abbaye aux Dames de Saintes. Époque de prospérité, le moyen-âge est aussi une période de troubles, notamment durant les guerres franco-anglaises : la « descente » du comte de Derby sur le pays de Marennes en est un exemple, sans compter sur les bandes de brigands qui écument occasionnellement la région. Quelques siècles plus tard, les guerres de religion furent ici comme ailleurs, source de violences et de divisions. Une partie de la population se rangera aux côtés des protestants, montant la garde dans la nouvelle église, alors en cours de construction. Ces soldats improvisés laisseront leur marque, sous la forme de graffitis particulièrement bien conservés, représentant des navires de l'époque. Le temple protestant, bâti à Luzac vers 1600, est finalement détruit lors de la révocation de l'édit de Nantes, en 1685. Comme dans toute la région, nombre de protestants émigrent, ceux qui restent célébrant le culte dans des maisons particulières. La paix revenue apporte avec elle une nouvelle période de prospérité, tant à Saint-Just, village à majorité catholique, qu'à Luzac, son pendant protestant. Les anciennes salines, abandonnées, sont transformées en bassins d’affinage pour les huîtres. On élève du bétail sur les bosses, on aménage les fossés pour la pêche. Tout au bout des chenaux, on bâtit des moulins de mer. C’est dans ce contexte que le moulin des Loges est édifié au-dessus d’une ancienne prise d’eau Vue cavalière du
site du moulin des Loges:
 (extrait d'un panneau explicatif situé dans le moulin) |
| RÉHABILITATION La réhabilitation du bâtiment a été complétée par la pose du mécanisme de meunerie tel qu'il existait au XVIII è siècle, dans le respect des techniques traditionnelles. Le Moulin des Loges offre donc un très rare exemple de reproduction fidèle de mécanisme hydraulique tout en bois: chêne pour les grosses pièces et cormier ou acacia pour les dents des roues (rouet de fosse, rouet de volée...), le tout témoignant du savoir faire d'artisans respectueux d'un patrimoine remarquable. Des démonstrations de meunerie à marée descendante, proposées ponctuellement au grand public, permettent de comprendre le fonctionnement d'un moulin à marée, rare représentant de cette génération de moulins de mer atlantiques. |
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Démonstrations
de meunerie selon les heures et coefficients de marées : moulindesloges@bassin-de-m
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FONCTIONNEMENT
Le moulin
à marée des Loges fonctionne dans son principe
comme un moulin de rivière à la
différence qu'il
ne fonctionne qu'à marée basse lorsque le meunier
libère l'eau emmagasinée dans le monard en lui
donnant un
débit régulier au moyen d'une vanne. Lorsque la mer
monte,
l'eau pénètre dans les marais par le
chenal du Lindron
puis le ruisson des Loges et par la pression ouvre une vanne
à clapet _ dite "paresseuse". Le bassin
de réserve ( le monard ci-dessus) se rempli.
À marée basse, le meunier ouvre la vanne de
libération de l'eau qui alors
 se
déverse du monard vers la mer,
 (La roue à aube et la manivelle pour régler le débit de l'eau ) actionnant une roue provoquant sa rotation qui entraîne le mécanisme du moulin. A marée haute la roue est partiellement immergée et elle ne permet pas d'actionner le moulin qui ne fonctionne donc que quelques heures à marée basse. S'il y a beaucoup à moudre le meunier travaillera aux deux marées: celle du jour et celle de la nuit. L'utilisation quotidienne du moulin, à marée basse, contribue dans le même temps à maintenir en état le réseau hydraulique en aval du moulin, par "effet de chasse" : la masse d'eau libérée à marée basse créé un courant suffisamment puissant pour refouler les alluvions déposées à marée montante et éviter ainsi que les chenaux ne s'envasent.   Sur l'axe de la roue à aube (à gauche photo de gauche) se trouve cette grande roue dentée qui entraîne l'axe vertical carré que l'on retrouve au fond sur la photo de droite  Sur le quel se trouve une autre roue dentée (grand diamètre) qui entraîne la meule tournante que l'on entrevoit ci-dessous. Celle-ci est percée d'un trou pour que les grains s'écoulent et passent entre les meules. A la fin de l'ancien régime, le moulin à eau auquel a été couplé un moulin à vent,  Le grain est versé dans une trémie  au dessus de la cage enfermant les deux meules entre lesquelles passent les grains.  les secousses données par la pièce trilobée frottant sur la planche distributrice régularisent le débit du grain qui tombe entre les meules pour être moulu  Lorsque la totalité du grain de la trémie est passée un dispositif astucieux déclenche une sonnette !! Cette pelote en tirant sur la cordelette enclenche une pièce de bois qui change de position et permet d'actionner une sonnette.   Le grain une fois moulu se retrouve sous forme de son et farine qu'il faut trier , ce que fait le blutoir.   lui même actionné par un renvoi de courroies Dans le blutoir qui n'est qu'un filtre rotatif à deux mailles; sont séparés deux qualités de farine, l'une fine l'autre plus grossière ainsi que le son. Pour régler la finesse de la farine ou bien contrecarrer l'usure des meules le meunier peut écarter plus ou moins celles-ci l'une de l'autre  au moyen d'une clé faisant tourner le boulon sur la grosse vis qui soulève plus ou moins la meule tournante.  Pour hisser les sacs de céréales qui passeront du rez de chaussé à l'étage par la trappe, le meunier utilise ce treuil actionné par la tension de la courroie. |
| La vie du meunier pourrait
être de tout repos puisque le moulin ne tourne
qu'à marrée basse durant 3 ou 4 heures! En fait ses journées sont plutôt rudes et longues. Quand la mer est basse le moulin tourne, le meunier fait de la farine. Il profite de la marée haute pour réparer le moulin, s'occuper de la ferme et des clients, pour aller à la pêche... et dormir quelques heures.  Pour l'eau douce
indispensable pour les animaux et travaux domestiques l'eau de pluie
est récoltée dans un puits
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| VISITES Le Moulin des Loges se visite et pour le voir en fonctionnement il faut se renseigner au préalable car il dépend du coefficient et de l'horaire de la marée basse. La visite est commentée par le meunier _un vrai meunier_ du moulin des Loges lui-même: http://www.bassin-de-marennes.com/ ou Renseignements : 05 46 85 98 41 Des balades ornithologiques animées par la LPO de Charente-Maritime sont aussi programmées, permettant d'observer faune et flore des parcelles du Conservatoire du Littoral. Enfin, un sentier d'interprétation installé aux alentours du Moulin des Loges, permet aux visiteurs, d'appréhender la richesse de ce patrimoine environnemental remarquable. |
Autres moulins à
marées de la SEUDRE : MORNAC: l'actuelle crêperie sur le port  Le MOULIN de CHALONS au GUA actuellement Hôtel-Restaurant  Le moulin de CHATRESSAC exploité jusqu'en 1959 (commune de CHAILLEVETTE) A la fin de l'ancien régime, le moulin à eau a été couplé avec un moulin à vent jusqu'en 1920. Ailleurs: Quelques moulins
à marée se trouvent dans de divers lieux
de l'Europe occidentale. En
Espagne (l'île de Cantabrie, et
de Villaviciosa en Asturies), au Royaume-Uni (Thorrington), au Portugal
(Moulin à Marée de Corroios) ou en
Hollande.ainsi que des vestiges sur les côtes de
l'Écosse ou du Pays de Galles. |
FIN
Juin 2010
