—
Revelhatz-vos, pastourels, Quìtatz vostres
troupels. Anirem en Bétleem En
diligtínsa; Ati troubarem, pastours, Lo
Dieu d'amor.
— Bel ange, menatz lei nos.
Lei n'irian pas sens vous. Daus paubres pastors
groussiers Coma nos autres N'anirian pas clias
los grans De but en blanc.
— Lei
podetz anar, segur ; Seretz los benvengus. Dieu
n'es pas coma los grans Ni los superbes. N'aima
mielh la brava gen Qu'or e argen.
—
Pan ! pan ! pan ! — Qu tusta alai ? —
Drubeiz-nos, se vos plai. Venem adorar lo Dieu (1) Que
ve de naisser. Se ne fussa pas nascut, Siam tos
perdus.
Ailas! mon Dieu que s'es tan rnal, Venetz
dinz nostre ostal. Quala joia ! qual plazer De lei
vos veire! Donarian be cor e be De vos aver l
Mon
Dieu! vos ofre mon mantel Mais ne sial pas pus bel. Mon
mantel n'es pas de li, N'es mas d'agnissa, Mas vos
tendra ben chaudet Quan fara freg.
—
Vos remerci, pastorel. Gardatz vostre mantel. jeu
me sovendrai de vos, De vostre aumage (2); Dinz
l'urosa eternita, Seretz paia.
(Corrèzc.) (1)
Variante : Qu'ei Nostre-Senhor Jesus. (C'est Notre-Seigneur
Jésus.) (2) Variante : Dinz l'autre monde. (Dans
l'autre monde.)
| Réveillez-vous,
bergers. Quittez
vos troupeaux. Nous irons à Bethléem
en toute hâte; là nous trouverons,
bergers, le Dieu d'amour.
— Bel
ange, conduisez-nous. Nous n'irions pas sans vous. De
pauvres pasteurs grossicrs comme nous n'iraient
pas chez les grands de but en blanc.
—
Vous pouvez y aller sans crainte; vous y serez les
bienvenus. Dieu n'est pas comme les grands ni les
superbes. II aime mieux les braves gens qu'or et
argent.
— Pan! pan! pan! —
Qui frappe là-bas) —
Ouvrez-nous, s'il vous plaìt. Nous venons adorer
le Dieu qui vient de naître. S'il
ne fût pas né, nous étions
tous perdus.
Hélas! mon Dieu
qui êtes si mal [logé], venez dans
notre chaumière. Quelle joie et quel plaisir de
vous y recevoir! Nous donnerions corps et biens de
vous y posséder!
Mon Dieu, je vous offre
mon manteau, encore qu'il ne soit pas bien beau. Mon
manteau n'est pas de lin, il n'est que de laine d'agneau, mais
il vous tiendra bien chaud quand il fera froid.
—
Je vous remercie, berger. Gardez votre manteau. Je
me souviendrai de vous et de votre hommage. Dans
la bienheureuse éternité vous serez
payé.
Cf. Poésies populaires
de la France, Mss. de la Blibl. Nat., t. I, fol. 358 verso
(Bas-Limousin) et t. VI, fol. 274. — Lemouzi,
février 1903.— Bulletin de la
Société scientifìque, historique et
archéologique de la Corrèze, janvier-mars 1898,
pp. 93 et suiv. — Abbés Casse et Chaminade,"
Vieilles Chansons patoises du Périgord, pp. 81, 83 et 84.
— Bulletin de la Société des Lettres,
Sciences et Arts de la Corrèze, octobre-décembre
1896, p. 555. — Daymard, Vieux chants ?opulaìres
recueillis en Quercy, p. 320.
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