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"Revelhatz vos pastourels"
chant de Noël traditionnel.

chanté au "café occitan" (réunion informelle bimensuelle)
à TULLE
    .en décembre 2015


 


— Revelhatz-vos, pastourels,
Quìtatz vostres troupels.
Anirem en Bétleem
En diligtínsa;
Ati troubarem, pastours,
Lo Dieu d'amor.

— Bel ange, menatz lei nos.
Lei n'irian pas sens vous.
Daus paubres pastors groussiers
Coma nos autres
N'anirian pas clias los grans
De but en blanc.

— Lei podetz anar, segur ;
Seretz los benvengus.
Dieu n'es pas coma los grans
Ni los superbes.
N'aima mielh la brava gen
Qu'or e argen.

— Pan ! pan ! pan !
— Qu tusta alai ?
— Drubeiz-nos, se vos plai.
Venem adorar lo Dieu (1)
Que ve de naisser.
Se ne fussa pas nascut,
Siam tos perdus.

Ailas! mon Dieu que s'es tan rnal,
Venetz dinz nostre ostal.
Quala joia ! qual plazer
De lei vos veire!
Donarian be cor e be
De vos aver l

Mon Dieu! vos ofre mon mantel
Mais ne sial pas pus bel.
Mon mantel n'es pas de li,
N'es mas d'agnissa,
Mas vos tendra ben chaudet
Quan fara freg.

— Vos remerci, pastorel.
Gardatz vostre mantel.
jeu me sovendrai de vos,
De vostre aumage (2);
Dinz l'urosa eternita,
Seretz paia.

(Corrèzc.)
(1) Variante : Qu'ei Nostre-Senhor Jesus. (C'est Notre-Seigneur Jésus.)
(2) Variante : Dinz l'autre monde. (Dans l'autre monde.)





Réveillez-vous, bergers.
Quittez vos troupeaux.
Nous irons à Bethléem en toute hâte;
là nous trouverons, bergers,
le Dieu d'amour.

— Bel ange, conduisez-nous.
Nous n'irions pas sans vous.
De pauvres pasteurs grossicrs
comme nous
n'iraient pas chez les grands
de but en blanc.

— Vous pouvez y aller sans crainte;
vous y serez les bienvenus.
Dieu n'est pas comme les grands
ni les superbes.
II aime mieux les braves gens
qu'or et argent.

— Pan! pan! pan!
— Qui frappe là-bas)
 — Ouvrez-nous, s'il vous plaìt.
Nous venons adorer le Dieu
 qui vient de naître.
S'il ne fût pas né,
nous étions tous perdus.

Hélas! mon Dieu qui êtes si mal [logé],
venez dans notre chaumière.
Quelle joie et quel plaisir
de vous y recevoir!
Nous donnerions corps et biens
de vous y posséder!

Mon Dieu, je vous offre mon manteau,
encore qu'il ne soit pas bien beau.
Mon manteau n'est pas de lin,
il n'est que de laine d'agneau,
mais il vous tiendra bien chaud
quand il fera froid.

— Je vous remercie, berger.
Gardez votre manteau. Je me souviendrai de vous
et de votre hommage.
Dans la bienheureuse éternité
vous serez payé.

Cf. Poésies populaires de la France, Mss. de la Blibl. Nat., t. I, fol. 358 verso (Bas-Limousin) et t. VI, fol. 274. — Lemouzi, février 1903.— Bulletin de la Société scientifìque, historique et archéologique de la Corrèze, janvier-mars 1898, pp. 93 et suiv. — Abbés Casse et Chaminade," Vieilles Chansons patoises du Périgord, pp. 81, 83 et 84. — Bulletin de la Société des Lettres, Sciences et Arts de la Corrèze, octobre-décembre 1896, p. 555. — Daymard, Vieux chants ?opulaìres recueillis en Quercy, p. 320.

Source: pages 73 &74

Chants populaire du limousin


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