L'église romane d'ARTHENAC
en SAINTONGE


Texte intégral de Charles CONNOUË
Photos d'Alain Deliquet


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Commune du Canton d'ARCHIAC
(à 1.600 mètres au Sud-Ouest d'Archiac et à 13 kms au Nord-Est de Jonzac)


L'important édifice qu'est l'église d'Arthenac s'élève curieusement sur une haute plate-forme qui domine la route. Son portail est précédé d'une suite d'escaliers et de plans inclinés.

Construite en forme de croix latine, vers la fin du XIIe siècle, sur une souche certainement plus ancienne, puis agrandie et complètement modifiée au cours des XVe et XVIe siècles, elle présente aujourd'hui une disposition compliquée.

Sa nef, unique à l'origine, est doublée actuellement par une chapelle seigneuriale conduite jusqu'au bras Nord du transept. Le bras Sud, voûté en berceau, est de son côté prolongé vers l'Ouest par une autre chapelle, ogivale aussi, mais à une seule travée. Le chevet compte deux travées, comme la nef et se termine par un mur plat. Au centre une coupole sur pendentifs coiffe le carré du transept.
Dans la chapelle latérale de gauche Galliot de Genouillac, Grand-Maître de l'artillerie de François Ier, fit inhumer sa première femme Catherine d'Archiac, morte en 1514, avant de la faire transporter, croit-on, à Lonzac. On ne retrouve pas à Arthenac, comme à Lonzac  les attributs de cet opulent et entreprenant seigneur, la chapelle est simplement construite dans le style de l'époque.
Des voûtes en ogive, dont les nervures forment des compartiments et s'appuient sur des colonnes sans chapiteaux ou sur des consoles, sont séparées par une large arcade brisée. La face interne de cet arc aplanie sur toute sa longueur est garnie de caissons à losanges et à roses. Une banquette de pierre longe tout le côté Nord.



La nef principale a été au XVe siècle recouverte de voûtes sur croisées d'ogives.
La coupole du carré, appuyée sur des arcs brisés à double rouleau, présente une particularité : autour de sa base court une rangée de petits cylindres verticaux. Les chapiteaux des colonnes de soutien sont nus.
Dans cet intérieur, très restauré, apparaissent de ci de là des petits médaillons Renaissance.
Les deux vastes travées du chœur, voûtées en ogive à quatre branches avec formerets et clés bien travaillées, comme la plupart des autres d'ailleurs, font retomber leurs nervures sur des groupes de trois fines colonnes à petits chapiteaux ornés de masques humains ou de démons. Par suite d'un cheminement exceptionnel l'escalier du clocher du clocher passe au-dessus de l'entrée du chœur où il forme une petite tribune à balustrades.
L'autel, placé sous l'invocation de saint Martin, provient, dit la chronique, de L'Abbaye-des-Dames de Saintes. Il est surmonté d'un baldaquin du modèle de celui de la cathédrale Saint-Pierre de Saintes, qui a, on le sait, la même origine.
La façade possède deux pignons : celui de l'église, celui de la chapelle.



Le premier couronne une large élévation de la fin du XIIe siècle. Au rez-de-chaussée s'ouvre un vaste portail à cinq voussures en plein cintre relevé d'un cordon à pointes de diamant et accompagné de petites baies aveugles. La plus grande des voussures est nue, les deuxième et troisième sont revêtues de motifs géométriques rectilignes ou cylindriques. Les quatrième et cinquième refaites l'ont été dans le même style.



 Les chapiteaux des pieds-droits rongés par les intempéries n'ont plus de détails discernables.
A l'étage deux lignes de modillons, peu ou pas ornés, encadrent une longue fenêtre romane à colonnettes.
Le deuxième pignon, moins important, élevé au XVIe siècle, ne surmonte qu'une petite porte Renaissance.
Au Nord, les murs latéraux du chevet ajourés de très longues fenêtres étroites et tréflées se terminent au sommet par une petite corniche appuyée sur des consoles. Cette corniche se continue au Sud, mais elle repose alors tantôt sur de pareilles consoles et tantôt sur des modillons à têtes humaines. Le mur oriental montre les traces d'un grand fenestrage aujourd'hui muré.



 Le mur Sud de la nef abrite un enfeu.
La haute tour carrée du clocher dresse ses deux étages au centre de l'édifice.



Trois des faces du premier sont percées de doubles fenêtres en plein cintre coupées chacune d'un pilier ou d'une colonne ronde. Les deux ouvertures de la face occidentale diffèrent. Elles sont vides et surmontées de petits gâbles à crochets et à fleurons. Au deuxième étage les fenêtres axées sur les premières ont leurs cintres en ogive trèfles.
Une corniche à modillons travaillés porte une toiture presque plate.
Une grosse cloche, coulée pour Arthenac en 1773, a été transportée en 1790 à Saint-Fort-sur-Gironde.


____________________Fin du texte de Charles CONNOUË 

Les églises de SAINTONGE
livre 1 épuisé

édition: R.DELAVAUD (Saintes)

avec leur aimable permission._______________________________

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