L'église de MORNAC-sur-Seudre (17) en SAINTONGE
Commune du Canton de ROYAN (à 11 kilomètres au Nord de Royan et à 30 kilomètres de Saintes) MORNAC, petit port sur un " coureau " au fond du chenal de la Seudre, avait autrefois devant lui, non un étroit cours d'eau serpentant dans un paysage de marais et de parcs à huîtres, mais un large golfe marin qui s'étendait jusqu'aux îles de Nieuil et de Saint-Sornin. Le bourg, très peuplé comptait deux églises. L'abside
de celle qui a subsisté, construite sur une pente de terrain
était voisine des flots.
Aujourd'hui l'église de MORNAC est composée d'une façade du XVe siècle, d'un transept de la fin du XIIe, d'un chevet un peu plus ancien et d'un clocher mutilé, reconstruit en partie et sans style. Le tout très réparé en 1706.
Semblable carence est d'autant plus regrettable que nombreuses sont les raisons de s'intéresser à MORNAC, dont le chevet a d'ailleurs été inscrit aux Monuments Historiques le 22 octobre 1913._NB: Le clocher a été refait et il se visite)
Le plan général de l'édifice —— dédié à Saint Pierre — est classique. Croix latine avec absidioles, mais depuis quelques années la nef est coupée à l'orient par un mur de briques devant lequel est placé l'autel et cette nef constitue pour le public toute l'enceinte religieuse. Clic pour agrandir Elle
comprend quatre travées couvertes d'un plafond
cintré et séparées par des colonnes
adossées à des pilastres. Ces colonnes sont
décapitées de leurs chapiteaux. Un de ceux-ci a
été longtemps conservé (avec l'ancien
Baptistère) dans le jardin de la cure. Sur ces colonnes
tronquées s'appuient les départs des nervures
ogivales, seuls vestiges d'une voûte disparue. Des traces de
litre avec écussons peints se voient encore sur les murs. Le fait est d'autant plus remarquable que les vestiges architecturaux antérieurs au XIIe (sauf les romains) sont sinon inconnus, du moins rares en Saintonge et constituent de ce fait des curiosités, rencontrées seulement dans quelques églises très peu nombreuses.
Cette porte bien conservée a son cintre formé
d'un arc plein à deux voussures peu saillantes. L'une est
ornée de lignes creuses parallèles dont les
intervalles composent une série de bâtonnets et
l'autre, la plus grande, a ses claveaux creusés, sur leurs
joints, de losanges. Les pieds-droits sont surmontés d'un
embryon de chapiteau carré à simples listels.
Au-dessus de la porte une étroite bande horizontale de
courtes barres droites très rapprochées forment
d'autres bâtonnets plus petits.
deux pour le chœur, trois pour l'abside, l'axiale un peu plus grande. Deux cordons horizontaux, l'un de petits damiers,
l'autre d'arabesques partagent la hauteur en trois étages. Le côté Nord le mieux conservé et de ce fait le plus orné est particulièrement remarquable ; le côté Sud est masqué par une construction moderne.
L'étage inférieur ne révèle que peu de choses des dispositions de sa base. L'étage intermédiaire est percé de fenêtres. L'une est nue, d'autres travaillées, mais mutilées ont perdu soit des colonnettes, soif divers autres ornements, elles étaient dans l'ensemble du type à colonnettes d'angles avec arcs ornés de tores et d'un cordon à damiers ou a palmettes. L'étage supérieur, le plus riche est garni d'une suite de petites arcatures en plein-cintre appuyées, ou qui devraient l'être, sur de courtes colonnettes dont beaucoup ont disparu. II subsiste cependant des chapiteaux et des tailloirs ornés de feuillages ou d'entrelacs qui, très fouillés, comme tous ceux de ce chevet, sont délicatement traités, mais dans l'ensemble avec peu de relief. Une
corniche couronne le tout. Les modifions sur lesquels elle s'appuie
sont d'une facture plus banale et paraissent d'une autre main. coupole barlongue sur trompes portée par de longues colonnes à chapiteaux peu décorés. Les croisillons voûtés en berceau brisé prennent jour par d'étroites fenêtres en plein-cintre, de même que les absidioles fermées en cul-de-four. Le
chevet beaucoup moins élevé,
légèrement dévié par
rapport à la nef, paraît d'une construction plus
ancienne. Le chœur est voûté en berceau
et l'abside en cul-de-four. Ils reposent au centre sur des colonnes à petits chapiteaux garnis de feuillages. D'autres colonnes montent jusqu'à un bandeau de damiers, de galons torsadés et d'arabesques qui prolonge les tailloirs des chapiteaux.
La décoration de ces chapiteaux est remarquable. Tous sont ornés de motifs inhabituels, géométriques ou entrelacs en demi-méplat. Ils semblent être des remplois et provenir d'un édifice antérieur, de l'église détruite (Saint-Nicolas) par exemple, ou de celle plus restreinte dont les murs de l'abside ont été mis à jour par les fouilles. Les uns (à l'intérieur) ont des tailloirs rapportés ou, comme ceux de l'extérieur, n'ont pas de tailloirs D'autres
n'ont pas d'astragales. D'autres enfin réduits à
leur seule corbeille et trop courts surmontent des colonnes qu'il a
fallu allonger.
L'un
des chapiteaux, dans le chœur à gauche, n'a pas
son équivalent en Saintonge. Les bases des colonnes du chevet récemment déterrées doivent retenir l'attention. Elles sont aussi des remplois et accusent le carolingien par leur profil anarchique et les petits cartouches ornés qui décorent les trois faces de leur socle
L'un
représente l'arbre de Science , d'autres sont garnis de
motifs très particuliers jamais rencontrés
ailleurs Cette
situation est d'autant plus extraordinaire que MORNAC a pris une part
très active aux guerres qui, au Moyen Age ont
ravagé la région. Plusieurs fois pris et repris
par les Anglais, ce bourg eut plus tard a subir de nombreuses violences
au cours des guerres de Religion qui amenèrent la
disparition de la deuxième église. ______________Fin du texte de Charles CONNOUË Les églises de la SAINTONGE (livre 1 épuisé) édition: R.DELAVAUD à SAINTES ______________________avec leur aimable permission ________________________
rev sept 2011/nov 2016/2019 |
MORNAC sur Seudre Le village de Mornac-sur-Seudre (environ 700 habitants) est officiellement classé parmi les " Plus Beaux Villages de France ", c'est la perle des marais de la Seudre. De nombreux artistes et artisans d'art proposent leurs oeuvres dans les galeries, ateliers et boutiques le long des petites rues fleuries dont une tisserande, un maître verrier en vitraux, des sculpteurs et des peintres; son port de pêche abrite de vieux gréements, son paysage calme et reposant façonné au fil des siècles par la main de l'homme font de ce bourg jadis place forte un lieu de promenade pour les amoureux de grand air et de flâneries. Une ex place forte stratégique Malgré les fortifications, le petit
village fut plusieurs fois assiégé
pendant les conflits entre la France et l'Angleterre. Il ne reste aucun
vestige des enceintes ni même du château primitif
à la place duquel se dresse une
élégante demeure construite au
XVIIIème et remaniée au
XIXème.
Toutes les ruelles qui l'entourent conduisent vers le port jadis lieu d'exportation du sel, aujourd'hui abris de vieux gréements.
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A
visiter aux alentours de MORNAC
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